Depuis ce lundi 22 Mai 2017 les démobilisés de la crise ivoirienne sont dans les rues de Bouaké et d’Abidjan. Au deuxième jour de leur mouvement de colère, les forces de l’ordre semblent avoir décidé de les réduire au silence manu-militari.
Selon une source jointe sur place, au moins 4 personnes ont perdu la vie et plusieurs autres blessées depuis ce matin (23 Mai 2017) à Bouaké lors d’un face à face tendu entre les démobilisés et les forces de l’ordre. Après avoir assisté au paiement des primes de leurs anciens frères d’arme, les démobilisés ont voulu se faire entendre du Gouvernement.
Contrairement aux mutins qui ont été écouté et satisfait, les démobilisés risquent de tâter du plomb et de la baston. 6.000 démobilisés réclament « leur argent » au gouvernement pour être retournés à la vie civile, renonçant au prestige de l’uniforme. Le gouvernement s’était engagé à les accompagner dans leur réinsertion sociale (DDR) par le canal d’une politique d’aide. Des compensations financières allant de 300.000 francs Cfa à 800.000 francs Cfa ont été promises. Le projet d’accompagnement a bien débuté mais il s’est arrêté sans aucune forme de communication encore moins d’explication.
Selon un communiqué officiel du Ministère de l’intérieur et de la sécurité, les trois démobilisés tués lors de cette journée du 23 Mai ont été victime d’une grenade offensive dégoupillée au sein du groupe de manifestants. Pour le porte-parole des démobilisés il s’agit plutôt de 5 morts. L’on compte également une vingtaine de blessés (dont certains par balles) chez les démobilisés dont 4 cas graves et 5 éléments des forces de l’ordre blessés par des projectiles. Notons qu’un premier démobilisé (Diawara Issouf, NDLR) a perdu la vie à Bouaké lors de la mutinerie de la semaine dernière.
Pour Pascal Affi N’guessan le président du Front Populaire Ivoirien (FPI) interrogé par BBC Afrique (BBC Soir – 18 h du 23 Mai 2017 NDLR), le régime Ouattara porte encore une fois l’entière responsabilité de ce drame. Il estime que ces morts liés à la violence militaro-politique ne sont pas les premiers depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara dont le parcours politique est accompagné de morts. Cette tuerie démontre, selon le leader de l’opposition, l’incapacité du régime Ouattara à diriger la Côte d’Ivoire.
Ebony T. Christian
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