International

Des internautes indignés par les sanctions de la CEDEAO contre le Mali

Les sanctions « quasi inhumaines » adoptées par la CEDEAO à l’encontre du Mali à l’issu du sommet d’Accra ce 9 janvier ont conduit à un déferlement de commentaires d’indignation sur les réseaux sociaux.

Les États d’Afrique de l’Ouest à la solde des puissances anti-Russie au Mali, c’est le sentiment qui se dégage des commentaires souvent très violents enregistrés sur internet depuis la fin du sommet d’Accra. La majorité des internautes estiment que ces sanctions font honte à l’Afrique et ont été prises par des suppos de Paris. « Un non-événement venant des préfets de la France réunis en la CEDEAO » lance Richard Kpakpato Est Doux quand Ahoutouleguiader N’dri estiment que « ces soit distants présidents sont de vraies marionnettes ».

« Ces dirigeants indignes » comme le souligne Bernard Aizannon sous le communiqué de la CEDEAO n’y sont pas allés par le dos de la cuillère en ce qui concerne le Mali. Ils ont entre autres décidé de la fermeture des frontières entre le Mali et les pays membres de la CEDEAO, du gel des actifs maliens au sein de la Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest, la suspension des transactions sauf pour les produits de première nécessité et pharmaceutiques, la coupure des aides financières et le rappel des ambassadeurs des pays membres au Mali.

Des sanctions lourdes ? Oui mais pour Anabelle Ouégnin la citation de Bernard Blin Dadié résume bien ce qui a été décidé contre le Mali. « Quelles sont lourdes, lourdes, les chaînes que le noir met au cou du noir. Pour complaire aux maîtres du jour » fait-elle remarquer. En colère, Legre Évariste De l’Eucharistie trouve une nouvelle signification au sigle CEDEAO : « Communauté des États qui Déçoivent les Enfants de l’Afrique de l’Ouest ». Il dénonce que « dans sa 47ème année d’existence, elle (CEDEAO ndlr) n’a qu’été le prolongement de la politique expansionniste des occidentaux. Cette organisation doit être réformée pour le bonheur de l’émergence de l’Afrique de l’ouest ».

Horten Okob qui espérait sans doute plus de solidarité et d’indépendance déplore ce qui qualifie de mutisme des présidents anglophones. « Ce qui me désolent le plus, ce sont les présidents anglophones. Je croyais que ceux-ci feraient la différence, surtout lorsque j’ai applaudi le discours du président ghanéen quand celui-ci recevait Emmanuel Macron. Quant aux présidents francophones, de vrais épouvantails ».

Attention à l’effet contraire des sanctions

Avec du recul, Ndongo Samba Sylla estime que la fermeture des frontières ne sera pas seulement préjudiciable au Mali. Les pays côtiers qui acheminent de nombreux biens au Mali risquent aussi de sentir les effets de ces sanctions avec une baisse du régime des exportations vers le Mali. Il fonde son explication sur des chiffres de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie pour illustrer l’exemple du Sénégal en précisant que le pays « se tire une balle au ventre ».

Zou Le Sankariste toujours sur Twitter trouve une image pour illustrer son analyse de la situation. C’est un Mali poussé vers le faussé par la CEDEAO qu’elle croyait être son partenaire face à la France et l’Union Européenne.

Pour Nathalie Sidibé, les sanctions sont prises et il va falloir subir tout en trouvant des alternatives. Parmi elles, faire preuve de patriotisme en payant correctement impôts et autres taxes pour permettre au Mali de vivre.

Suy Kahofi

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