Des magistrats limogés au Burkina Faso
Des magistrats burkinabés ont été limogés ou sanctionnés pour manquement à l’éthique. Ils sont au total 18 à être tombés sous le coup de cette mesure disciplinaire.
Le conseil de discipline de l’instance supérieure de la magistrature a examiné les dossiers impliquant 34 magistrats contre qui pesaient des présomptions graves de violation des règles d’éthique et de déontologie ayant jeté le discrédit sur l’institution judiciaire.
Au terme des travaux du Conseil, quinze magistrats ont été mis hors de cause, pour absence de faute disciplinaire tandis que 18 autres et écopé de diverses sanctions. Deux hauts magistrats, « la présidente de la Cour de cassation, Thérèse Traoré, et le procureur général près ladite Cour, Armand Ouédraogo » ont été mis à la retraite d’office, tandis qu’un troisième a été révoqué.
Six autres magistrats ont été rétrogradés, 7 abaissés d’échelons et deux blâmés, selon la décision du Conseil de discipline largement relayé par les tabloïdes burkinabés. Un dernier dossier a été renvoyé à une date ultérieure pour « renseignements complémentaires ».
Plusieurs affaires ont été examinées pour parvenir à cette décision et parmi elles figurent celle des mandats d’arrêt lancés contre le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, dans l’affaire du putsch manqué de septembre 2015.
Pour mémoire, la justice militaire burkinabè avait émis en janvier 2016 un mandat d’arrêt en se basant sur l’enregistrement d’une conversation téléphonique supposée entre Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina, et Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion ivoirienne (2002-2010). Le mandat avait ensuite été annulé.
Le rapporteur de l’instance disciplinaire, Abdoulaye Barry, souligne que ces sanctions « ont été prises sans esprit de vengeance, sans corporatisme et sans esprit de règlement de compte syndical ».
Ebony T. Christian