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Les deux solutions pour sauver la forêt ivoirienne

La forêt ivoirienne est passée de plus de 16 millions d’hectares à 2 millions ces dix dernières années. Si rien n’est fait, la disparation intégrale du couvert forestier ivoirien se fera dans les vingt prochaines années !

La forêt ivoirienne est en péril et le constat est fait par le gestionnaire des programmes de la Fondation international AVSI, Ayemou Laurent à l’issue de l’atelier final du projet intitulé : « promotion de la légalité et des bonnes pratiques en matière de gestion durable par la mise en place d’un cadre d’échange et formation entre les clients de l’Union Européenne, les exportateurs et les petites et moyennes entreprises ivoiriennes ».

Pour faire face à cette perte du couvert forestier véritable drame écologique, il a partagé deux recommandations primordiales sorties du bilan dudit atelier qui s’est tenu le 21 juin à Abidjan. Il s’agit premièrement de redynamiser le reboisement, comme en Israël, où chaque israéliens est tenu par les autorités de planter un arbre chaque année, nous fait savoir Ayemou Laurent. Deuxièmement, de procéder à la formalisation les petites et moyennes entreprises (TPME), en l’occurrence les ateliers d’artisans menuisiers, qui constituent la majeure partie des 70% de la population active nationale.

« Il est temps qu’on se réveille : la désertification nous poursuit ! », a exprimé le gestionnaire des programmes de la Fondation internationale AVSI pour dire qu’il y a urgence en la matière. D’où ce projet pilote qui avait pour but d’attirer l’attention de tous les acteurs du secteur afin de « leur dire qu’il n’est pas encore tard pour faire quelque chose pour la forêt ivoirienne », a-t-il souligné. Appelant légitimement l’Etat à s’engager pour que ce projet pilote puisse être reproduit dans d’autres localités de la Côte d’Ivoire.

Pour donner le la de cet appel citoyen, il ajoute que la Fondation international AVSI ira rencontrer « le CEPICI pour leur dire que nous avons 500 TPME que nous souhaitons formaliser. Quel accompagnement pouvez-vous nous apporter ? Nous allons payer les frais de dossiers… ».

En amont, Ayemou Laurent a indiqué que des formations adressées aux différents acteurs de la filière bois devraient accompagner la mise en œuvre de ses deux recommandations. Notamment, la formation des acteurs de la filière bois et l’appui pratique, technique et en matériel aux artisans. L’enjeu est de permettre à ces menuisiers d’avoir un usage optimal de leur matière première qu’est le bois. Cette initiative est partie d’un constat : « ils ont de vieilles machines qui n’utilisent pas le bois de façon optimale. Seulement 60% du bois est mis en valeur et le reste est jeté. Ce qui créé la pression sur les ressources forestières », a déploré Ayemou Laurent.

A la suite de ce projet pilote qui a permis de renforcer les capacités d’environ 500 TPME de la filière du bois, soit 1.500 artisans sur les questions législatives, la traçabilité de l’APV et la gestion durable ; la Fondation internationale AVSI envisage prochainement avec ses partenaires (UE, FAO, Italie) de travailler à la mise en place de centrales d’achat de bois pour pallier à l’achat par les artisans, de bois frauduleux. Un projet pilote devrait permettre de créer des centrales d’achat dans les localités de Bouaké, Abidjan, San-Pedro et Yamoussoukro, a-t-on appris des conclusions de cet atelier bilan.

Ce projet pilote a été motivé aux dires du Coordinateur de programme AVSI, Bamba Lanciné, par la situation de précarité dans laquelle baigne les artisans menuisiers, souvent exposés à la fermeture de leurs ateliers par les autorités pour usage de bois illégal. Une situation source de précarité puisque ces artisans vivent de leur métier avec leurs familles. L’arrêt de leurs activités et l’environnement informel dans lequel ils exercent sont des facteurs défavorisant pour la filière et surtout pour une gestion durable du bois, a-t-il expliqué.

Il faut noter que ce projet s’inscrit dans le cadre du développement durable et du changement climatique. Une dynamique dans laquelle le gouvernement ivoirien est engagé. Notamment dans les négociations du processus FLEGT (Forest law Enforcement, Governance and Trade) et APV (Accor de partenariat volontaire) avec l’Union Européenne.

Le gestionnaire des programmes à la Fondation international AVSI se désole du retard pris par la Côte d’Ivoire dans ce processus qui vise au renforcement de l’application des réglementations forestières, l’amélioration de la gouvernance forestière et la mise en place d’un cadre favorable pour le commerce légal du bois et ses produits dérivés.

 « Nous sommes encore au balbutiement » sur ce processus en Côte d’Ivoire, a situé Ayemou Laurent. Raison pour laquelle, il « s’inscrit en faux » quant à la capacité des autorités ivoiriennes à atteindre la finalisation de ce processus FLEGT en 2018, délai prévu.

Alain P. Ayemou

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