Egalité du genre : le plaidoyer des femmes des médias
Le Réseau des femmes journalistes et des professionnelles de la communication de Côte d’Ivoire (REFJPCI), en collaboration avec ONU Femmes, a organisé ce 19 août 2017 un atelier sur la planification stratégique pour l’élaboration de son plan d’action 2017-1018.
À l’occasion de cet atelier, les femmes professionnelles des médias ont décidé de descendre dans l’arène pour mener le plaidoyer en faveur de l’équité et de l’égalité du genre. Que faire ? Comment le faire ? Et quand le faire ? Avec qui le mettre en œuvre ? Ce sont autant de questions auxquelles les différents travaux en commissions ont permis d’apporter des réponses.
« Nous avons pu énumérer et mettre sur papier nos ambitions et ce qui nous reste maintenant à faire c’est de nous donner suffisamment d’énergie, de trouver suffisamment de temps et de force pour pouvoir traduire tout ce qu’on s’est dit dans la réalité », a indiqué Norberte Zézé, journaliste.
« Nous avons besoin de former notre crédit ; personne ne pourra le faire à notre place », ajoute-t-elle.
Les femmes ne sont pas encore suffisamment représentées dans les instances décisionnelles, et celles des médias ne sont pas en marge. En politique, 26% de femmes sont médiatisées, 20% en économie. Seulement 42% des personnes qui figurent dans les nouvelles sont des femmes.
Pour Sylvie Gogoua, chargée de programme à ONU Femmes, qui représentait Marie Gorelli Ndwayo, représentante résidente en Côte d’Ivoire de cette entité des Nations Unies, pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, « les médias qui sont le 4ème pouvoir peuvent contribuer à réduire les inégalités, et permettre une forte représentativité des femmes au sein des instances décisionnelles mais également que les femmes puissent atteindre l’autonomisation ».
Agnès Kraidy, présidente du Réseau des femmes journalistes et des professionnelles de la communication de Côte d’Ivoire, estime qu’il faut sensibiliser et faire en sorte que les droits de la femme soient connus et défendus.
« C’est un travail qui est à la fois grand, qui est permanent et qui ne peut se faire et possiblement bien fait que si à la fois les patrons de presse, les institutions de la république, les décideurs publiques à la fois les hommes et les femmes de médias s’y impliquent », plaide-t-elle.
Pour elle, il s’agit, à travers des contenus médiatiques, de construire une société à la fois d’égalité et équitable pour que la Côte d’Ivoire soit effectivement émergente de manière égalitaire.
L’union faisant la force
ONU Femmes et le REFPCI exhortent à la promotion d’une représentation équitable des femmes dans les médias et d’une image plus conformes aux rôles effectifs qu’elles jouent dans tous les domaines de la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays.
Quant à Yacouba Doumbia, représentant Mariatou Koné, ministre de la solidarité, de la femme et de l’enfant, il a à l’ouverture de l’atelier, déclaré que le ministère attend avec impatience les résolutions de cet atelier « parce que rien ne peut être fait efficacement aujourd’hui dans le domaine de la promotion de la femme, sans la communication et une bonne communication ne peut être faite que par les femmes professionnelles des médias elle-même. Nous attendons les actions stratégiques majeures qui sortiront de cette journée ».
Le Réseau des femmes journalistes et des professionnelles de la communication de Cote d’Ivoire (REFJPCI) existe depuis 2014. Il a pour mission de renforcer les capacités des femmes de médias, de promouvoir le journalisme sensible au genre auprès des hommes et des femmes de médias et de participer à toutes les initiatives qui permettent la promotion de l’égalité de genre en Côte d’Ivoire.
Raïssa Yao