Politique

Election présidentielle : L’OIDH saisit l’ONU face aux violations des droits de l’homme en Côte d’Ivoire

L’organisation a saisi les Nations Unies à intervenir en Côte d’Ivoire pour mettre fin aux violations des droits de l’homme relativement au contexte électoral.

L’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) a sollicité, dans un courrier dont Eburnie Today a reçu copie, « l’intervention » le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies « afin de prévenir une autre crise et une guerre civile en Côte d’Ivoire ».

Pour renouer le dialogue et trouver des compromis, l’OIDH recommande un « déplacement sur place en Côte d’Ivoire, avec une équipe pour écouter les différents protagonistes, pour pouvoir ensuite donner des instructions fermes afin que cesse l’escalade des violences ».

Selon l’ONG de défense des droits de l’homme, l’élection présidentielle est marquée par trois faits majeurs : la violation de la Constitution, le rétrécissement de l’espace démocratique et des libertés d’expression, et l’exacerbation des discours violents.

L’OIDH souligne que les manifestations qui ont suivi l’annonce du président Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat, « en violation de l’article 55 de la Constitution selon l’opposition », et l’appel à la désobéissance civile lancé par l’opposition ont causé « d’importants dégâts matériels et de nombreuses pertes en vies humaines, on y dénombre entre 30 et 75 morts ; des arrestations de personnalités proches de leaders politiques de l’opposition et des activistes des droits de l’Homme ».

L’organisation relève aussi la restriction des libertés d’expression et de manifestations par la prise de plusieurs arrêtés portant suspension des marches et manifestations sur la voie publique jusqu’au 1er novembre 2020.

« Tout ceci présente un risque certain de résurgence des violences post-électorales de 2010 que nous avons connues », s’inquiète l’OIDH.

L’organisation a en outre constaté notamment sur les réseaux sociaux « une profusion de discours violents de nature à susciter la psychose au sein de la population ivoirienne et des inquiétudes dans la communauté internationale ». « Cette résurgence des discours violents, sexistes, ethniques, identitaires fissure davantage le tissu social avec le risque d’affrontements communautaires », ajoute-t-elle.

Anderson Diédri

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