Six millions d’électeurs étaient attendus dans les bureaux de vote en Côte d’Ivoire dans le cadre des élections locales (municipales et régionales). Un scrutin émaillé d’incidents et marqué par l’absence de sticker dans les bureaux de vote.
Les élections locales de ce 13 Octobre en Côte d’Ivoire ont fini par confirmer ce que de nombreux ivoiriens pensaient de la Commission Électorale Indépendante (CEI) : une organisation peu crédible et qui mérite d’être réformée. C’est le jour du scrutin, qu’à la surprise générale, le président de la Commission annonce par voie de communiqué que « l’usage du sticker sur les bulletins de vote n’a pas été retenu ». « Les agents de Bureau de vote apposeront leur signature au dos de chaque bulletin de vote pour l’authentifier avant de le remettre à l’électeur » précise le document largement relayé sur les réseaux sociaux. Une pratique digne du moyen âge qui ne cadre en rien avec des pratiques démocratiques et de transparence.
De mémoire d’électeurs, depuis ces dix dernières années, c’est la première fois que des élections locales sont organisées sans stickers depuis l’instauration de cet outil dans le processus de vote. Bien avant l’annonce de cette décision unilatérale de la CEI, les électeurs ont refusé de prendre part au vote sans sticker dans les localités d’Aboisso, Sassandra, Daoukro et Grand Alépé. Certains candidats s’étonnent que la CEI ait mentionné dans son communiqué que cette décision a été expliquée « aux candidats et aux partis politiques lors » des différentes rencontres avec la Commission.
Les problèmes techniques
L’absence de stickers est pour certains votants une opération visant à bourrer les urnes pour faciliter la victoire des candidats de la coalition au pouvoir. Une conviction qui a conduit à la colère des électeurs à Aboisso et à Bonoua. Dans la première ville, les populations ont refusé que les bureaux de vote ouvrent en l’absence de stickers. A Bonoua, au centre de l’Ecole Méthodiste qui comprend 8 bureaux de vote, 7 urnes brisées à cause du problème des stickers. Dans les urnes brisées, il y avait déjà des bulletins de vote. Après sensibilisation des électeurs, le vote a repris et ce sont finalement des sachets poubelle qui ont été utilisées de façon consensuelle pour servir d’urnes.
La décision de voter sans stickers étant prise, il a fallu prendre part au vote dans un climat politique déjà tendu et de forte suspicion sur le véritable rôle de la CEI. Même sans les stickers, les problèmes n’ont pas manqué. Plusieurs bureaux de vote (BV) ont ouvert largement en retard dans la ville de Sassandra, dans le quartier de Marcory (BV face ARTCI), Au Lycée moderne de Cocody et au Lycée Sainte Marie. Le matériel électoral est arrivé à 12 heures dans les BV EPP BAD derrière warf à Port-Bouët ! Dans la localité de Bonoua, en plus de l’absence du matériel, les agents de la CEI étaient introuvables dans les bureaux. Des électeurs n’ont pas pu prendre part au vote en raison de problème technique et un fichier électoral mal élaboré.
A San Pedro, les cartes d’électeur des nouveaux inscrits n’étaient pas disponibles. Les agents des bureaux de vote leur ont demandé d’aller les chercher un jour non-ouvrable dans l’administration avant de venir voter. Toujours sur le ficher, deux personnes ayant voté le matin à Man sont allées dans les bureaux de vote n°3 et 4 du quartier Dioulabougou pour voter avec des cartes d’électeurs de personnes décédées. A Bouaké Ngattakro 2, certains électeurs sont identifiés sur la tablette mais absents sur la liste électorale. Les tablettes de la CEI ont aussi mal fonctionnées au Groupe Assekoi Adzopé bureaux n° 1 et 2 où il a fallu abandonner de façon consensuelle la tablette et passer à un vote avec un enregistrement manuel. Au collège CEPI de Yopougon, bureau de vote n° 6, une tablette en panne a conduit à l’arrêt des opérations de vote face au refus des électeurs de voter sans l’outil électronique.
Les cas de violence
C’est à Lakota que l’on enregistre l’incident le plus grave de la journée. Une personne tuée à l’arme blanche dans la ville. Des personnes en armes qui ne sont pas de la ville ont circulé dans les rues. Plusieurs armes ont été saisies et selon certaines sources le maire aurait fait brûler trois bureaux de vote. A Divo, PK 8, les partisans de Famoussa Coulibaly ont été agressés : 2 blessés et 2 urnes emportées. Cet incident a conduit à l’arrêt du vote entre 11 h et 15 h. A Bouaké EPP Hôpital quartier Odienekourani, un agent de police a empêché un partisan de donner des instructions de vote aux électeurs. La foule a voulu s’en prendre au policier qui a finalement reçu du renfort.
A Abidjan, les méthodes de fraudes habituelles n’ont pas échappé à la vigilance des votants. Au Plateau des jeunes ont rejoint le quartier général des deux principaux candidats pour récupérer la somme de 5000 f CFA pour un vote en faveur des candidats. Une présumée opération de convoyage de votants a aussi fait l’objet de diffusion de nombreux sms. A Adjamé, les votants ne sachant ni lire ni écrire n’ont pu voter : les agents de la CEI proches des candidats du RHDP ont feint de ne pas retrouver leurs noms.
Ebony T. Christian
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