Les élections municipales, régionales et sénatoriales doivent se tenir en avril 2018. Lors d’une conférence de presse à son siège à Abidjan ce mardi 26 décembre 2017, la Plateforme de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (POECI) a invité le gouvernement à faire les réformes urgentes pour respecter ce calendrier électoral.
Au bout de cinq ans, le mandat des élus locaux s’achève. Les élections municipales et régionales qui ont lieu en avril 2013 doivent à nouveau se tenir en avril 2018. Pour la Plateforme de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (POECI), le calendrier de ces élections, qui prévoient pour la première fois les sénatoriales introduites par la nouvelle constitution de novembre 2016, doit être respecté.
« La POECI attend du gouvernement et de la CEI des réformes urgentes ainsi qu’un calendrier mis à jour de la révision de la liste électorale, des élections locales et sénatoriales de 2018 telles qu’annoncées le mercredi 20 décembre 2017 au cours du Conseil des ministres qui s’est tenu à Yamoussoukro, afin de respecter le chronogramme électoral et sauvegarder la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire », interpelle la POECI dans une déclaration lue par sa porte-parole Dr Marie-Paule Kodjo.
Ces réformes sont notamment la réforme institutionnelle de la Commission électorale indépendante (CEI) et la révision du code électoral (cumul de mandats, découpage électoral, mode de scrutin, etc.). Selon l’article 6 du code électoral, la liste électorale doit être mise à jour chaque année afin de prendre en compte les nouveaux majeurs et est publiée au Journal officiel au moins deux mois avant les élections (article 134).
« La POECI regrette la non tenue de la révision de la liste électorale de 2016 qui devrait avoir lieu en 2017. Elle constate un mutisme inquiétant du gouvernement et de la CEI quant à la révision du code électoral, la réforme de la CEI et l’organisation des élections pour le renouvellement des mandats des élus locaux (conseillers municipaux et régionaux) », exprime la vice-présidente de la POECI qui tire la sonnette d’alarme : « Dans le but de garantir le respect de la durée légale impartie aux mandats des élus locaux d’une part et de prévenir les soubresauts qu’entraineraient son non-respect d’autre part, la POECI exhorte la CEI, le gouvernement ivoirien et tous les acteurs impliqués dans le processus électoral à prendre toutes les mesures urgentes pour les réformes électorales et la tenue effective des élections locales en avril 2018 ».
Répondant aux questions des journalistes, Bamba Sindou, le Coordonnateur général de la PEOCI, a expliqué qu’il n’y a pas d’arguments pour retarder ces échéances : « Nous invitons le gouvernement au respect du chronogramme ». Pour lui, c’est une question de volonté politique. « Le référendum qui n’était même pas prévu, nous avons pu l’organiser. Ce n’est pas les élections locales qui sont prévues qui ne seront pas organisées », rappelle-t-il.
En tout cas, la plateforme met la pression sur le gouvernement pour accélérer le processus électoral. Et l’une de ses préoccupations, c’est l’inscription dans le code électoral du comptage rapide des votes (PVT), un système qui permet à la société civile de faire un contrôle citoyen des élections et de disposer en temps réel des résultats du scrutin, même si elle ne peut les publier comme l’interdit la loi. « C’est une des recommandations de la POECI pour qu’on intègre la méthode PVT. Jusque-là, pour les différentes élections, nous avons eu une autorisation spéciale », fait observer Bamba Sindou.
Anderson Diédri
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