Emmanuel Macron : « Sur les réseaux sociaux, ce sont des gens financés par la Russie »

Pour la première fois, le Président français a accusé la Russie d’être à l’origine des fake news en Afrique. Avant d’annoncer qu’il allait riposter à ces désinformations « d’une grande violence ».

Est-ce que le fait que la France soit à la tête du conseil d’Europe n’est pas contre-productif pour les européens dans ce moment où elle subit une forme d’hostilité visible, notamment sur les réseaux sociaux ? Répondant à notre question, le président français n’a pas fait de détour lors d’une conférence de presse avant l’ouverture du 6ème sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne.

Il a indiqué pour la première fois que « les activistes qui diffusent des messages anti français sur les réseaux sociaux sont financés par la Russie. » Emmanuel Macron a d’ailleurs indiqué qu’il en avait parlé « très franchement » avec les dirigeants africains « qui ont aussi pu le vivre ».

“J’ai vu des activistes bien payés pour dire le pire”

Pour le président français, « les réseaux sociaux sont devenus des instrument pour pousser les gens à une grande violence. (…) J’ai vu des activistes bien payés pour dire le pire… ». A charge pour les pays visés « de s’armer » contre ces désinformateurs. Mais le président français n’a pas précisé quelle forme prendrait cet armement.

Plus tôt, une source diplomatique nous avait confié que jusqu’ici « Nous (la France) avons été très très mauvais dans la communication… ». La doctrine étant de ne pas répliquer aux infox pour éviter de leur donner de l’ampleur. Les ambassades françaises sur le continent, telle « une blanche colombe devant la bave du crapaud » ne voulant pas se compromettre à répondre aux fake news. Il y aura donc bel et bien maintenant une riposte sans que l’on sache très bien quelle forme elle prendra.

Le Président français a ajouté répondant à une deuxième question sur la confusion entre le rôle de la France et celui de l’UE pendant sa présidence: « Il y a une présidence tournante. Ça arrive sur la France en ce moment, nous exerçons cette présidence. La France est une nation cadre mais notre souhait est de travailler avec l’ensemble des européens et des pays africains. C’est l’esprit de Takuba ».

La France et ses alliés canadiens et européens se retirent du Mali « parce que les conditions d’une coopération avec le Mali ne sont plus réunies ». Et, pour que l’on comprenne bien qu’il ne s’agit d’une réaction à la présence russe au Sahel, le président français rappelle les propos du président russe « Le Mali est libre d’avoir des relations de coopération avec un autre Etat de son choix. Ce n’est pas le sujet. La Russie a déclaré publiquement qu’elle n’avait pas d’accord d’intervention avec le Mali. L’Etat russe n’est pas présent en Russie. Ce sont des mercenaires du groupe Wagner dont les faits d’arme sont documentés en termes d’exaction ».

Un contexte qui explique la mise en place d’une nouvelle alliance avec les pays du Golfe de Guinée…

Bakary Traoré à Bruxelles

Comments

comments