Energie : les ONG disent non aux centrales thermiques à charbon
La section ivoirienne de Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE) a organisé à son siège une conférence de presse le 23 octobre 2017 en collaboration avec l’Association 350 Cote d’Ivoire. L’objectif était de rendre public leur plan d’action contre l’installation des centrales thermique à charbon en Côte d’Ivoire.
« Non à la centrale de charbon ». Tel est le message que veulent faire passer les associations environnementales aux autorités ivoiriennes.
« Les expériences dans le monde ont démontré qu’un tel projet ne peut être arrêté qu’avant sa mise à exécution. Actuellement nous ne sommes pas encore à l’étape des infrastructures donc c’est le moment indiqué pour pouvoir arrêter ce projet. Il n’y a pas encore eu une pause de la première pierre » a expliqué Charles Baïmey directeur exécutif de la JVE section Côte d’Ivoire.
Les deux organisations veulent ainsi par des actions de sensibilisions des populations et un plaidoyer envers les autorités publiques stopper le projet de l’Etat de mettre en place deux centrales thermiques à charbon dans la ville de San- Pedro.
En effet depuis le 7 décembre 2016 le gouvernement ivoirien a annoncé la construction de deux centrales thermiques à charbon de 350 mégawatt (MW) chacune dans la ville de San-Pedro qui seront livré en 2020 pour la première et la seconde en 2021. Elles auront une capacité de production de 4.885.700 GWH par an sur une période de 30 ans.
Les ONG jeunes volontaires pour l’environnement et 350 Côte d’Ivoire avec d’autres organisations ont initié une campagne dénommée « decoalolise.africa ». Ils veulent stopper la prolifération des combustibles fossiles en Afrique grâce à une mobilisation communautaire renforcée.
Le combat de ces associations se matérialise par des conférences publiques à destination des populations, la distribution de prospectus relatant les effets néfastes de ces centrales et plusieurs autres activités de proximité. Les conséquences des centrales à charbon se situent à deux niveaux. Chez l’homme, des toxines comme le souffre, l’arsenic, le mercure et le plomb relâché par la combustion du charbon entraînent des maladies respiratoires et des troubles neurologique, la paralysie du système nerveux empêchant les poumons de fonctionner. Sur l’environnement, certaines cendres produites par la combustion du charbon, contaminent les nappes phréatiques, l’air et entraînent des catastrophes environnementales. Pour ces ONG, ce projet va à l’encontre de certains engagements pris par la cote d’Ivoire au niveau international notamment lors de la signature de l’accord de Paris.
La cote d’ivoire veut être un HUB énergétique de l’Afrique de l’ouest à l’horizon 2020, une noble ambition qui peut se réaliser sans polluer. Comme alternatives, les associations environnementales proposent à l’état ivoirien de mettre à exécution le plan de construction des barrages hydroélectriques, promouvoir d’avantage l’énergie solaire et l’éolienne qui n’est pas encore été expérimentée par la Côte d’Ivoire. Elles se demandent pourquoi la Côte d’Ivoire veut ouvrir des centrales à charbon alors que les pays européens sur lesquels nous calquons notre modèle de développement abandonnent les centrales thermiques à charbon ? « 250 centrales ont été fermées en Europe ces dernières années soit une par semaine » indique Charles Baïmey
« Une fois de plus l’Etat ivoirien prend encore des raccourcis et présente des dossiers qui ne prennent en compte que l’intérêt comptable et financier en contournant les acteurs locaux et les populations » a indiqué Cheik Traoré président de l’ONG 350.
Le projet de centrale à charbon coûte 1000 Milliards de FCFA, tandis que le barrage de Soubré a coûté 300 milliards pour une production de 275 MW. Quant aux centrales à charbon de San-Pedro c’est 2 fois 350 MW. « Une fois les dommages sont causés à l’environnement c’est irréversible » fait remarquer Cheik Traoré.
Les centrales thermiques à charbon restent les premières sources d’émission de gaz à effet de serre, et font des millions de victimes dans le monde après le pétrole qui est la première source d’énergie primaire mondiale (32,9%) suivi du charbon (30,1%).
Raïssa Yao