Avant l’ouverture officielle de la conférence annuelle dédiée à la santé publique en Afrique (CPHIA 2023), une conférence de presse a été animée par la ministre de la Santé zambienne, Sylvia Masebo, le directeur général du Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies, Jean Kaseya et Professeure Margaret Gyapong, directrice de l’Institut de recherche sur la santé et co-présidente de CPHIA 2023.
L’Afrique doit contribuer à améliorer les systèmes de santé dans le monde de façon significative et la conférence annuelle dédiée à la santé publique est un espace de choix pour discuter de cette contribution. Dans son propos liminaire, Jean Kaseya, le directeur général du Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC Afrique) a rappelé qu’une approche de santé mondiale incluant l’Afrique est une nécessité.
Dans un monde en constante évolution et de plus en plus connecté, la santé ne se conçoit plus à l’échelle nationale mais plutôt dans une dimension intégrée internationale. « Si une seule personne, un seul pays n’est pas en sécurité au niveau sanitaire, aucun autre pays ne l’est et les récentes pandémies nous l’ont enseigné » a souligné Jean Kaseya. « A travers le thème ‘Briser les barrières : repositionner l’Afrique dans l’architecture mondiale de la santé’, nous voulons de l’équité pour les populations africaines et nous voulons que la voix de l’Afrique soit entendue. Nous voulons que la diplomatie sanitaire puisse être un moyen efficace pour permettre aux africains d’avoir accès à des meilleurs soins de santé » a-t-il ajouté.
Cette diplomatie sanitaire se joue à plusieurs niveaux. Cependant, lors du CPHIA 2023, il s’agira de s’intéresser principalement aux questions de santé qui nécessitent la coopération de plusieurs pays pour aborder des domaines d’intérêt commun.
Le CPHIA 2023 est donc cette plateforme qui va favoriser le dialogue entre l’Afrique et le reste du monde car près de 5.000 délégués sont présents à Lusaka. Au-delà de la diplomatie sanitaire, il s’agira d’aborder la question de l’indépendance sanitaire de l’Afrique au niveau de la cherche, de la production de vaccin sur le continent et de l’accès des populations à des thérapies qui restent bien trop souvent couteuses.
La ministre de la Santé zambienne, Sylvia Masebo, a indiqué que « l’Afrique multiplie ses efforts pour améliorer les systèmes de santé et le CDC Afrique joue un rôle important dans ce programme en accompagnant de façon effective les 55 pays africains ». A titre d’exemple, elle a rappelé que les dirigeants africains se sont engagés à établir et à renforcer les centres d’opérations d’urgence de santé publique (PHEOC) existants dans 90 % des États membres de l’Union africaine (UA) d’ici à 2026.
Sylvia Masebo a souligné que ce type d’action – au même titre que les projets visant à promouvoir la vaccination et la recherche scientifique – sont importants pour le continent. Selon elle, l’Afrique reste vulnérable à diverses épidémies. « Nous avons vécu des épidémies de choléra, l’Ebola et le Covid-19. Je dois vous dire que nous avons appris de ces situations d’urgence sanitaire et nous devons nous engager à renforcer nos systèmes de santé pour mieux protéger les populations » a souhaité Sylvia Masebo, la ministre de la Santé zambienne.
Professeure Margaret Gyapong, directrice de l’Institut de recherche sur la santé et co-présidente de CPHIA 2023, a pour sa part insisté sur l’importance de la recherche et une meilleure communication sur les risques sanitaires pour atteindre les ambitions de l’Afrique en matière de santé. Elle a ensuite souligné la nécessité de collaborer avec les unités de recherche du monde entier pour assurer la sécurité sanitaire de l’Afrique. De son point de vue, « des partenariats solides changent la donne dans l’approche du secteur de la santé publique en Afrique » et le CPHIA 2023 est « un cadre qui facilitera la mise en place de partenariats solides bénéfiques à l’Afrique ».
Les pays africains doivent absolument renforcer leurs capacités à lutter contre les maladies et à améliorer leurs offres de santé publique. Le CPHIA 2023 sera justement le cadre de réflexion pour trouver et partager des solutions en ce sens.
Suy Kahofi, envoyé spécial à Lusaka
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