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Faux : Boikary Fofana n’a pas répondu à l’église catholique

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Les fausses informations gagnent de plus en plus du terrain en Côte d’Ivoire. Le leader musulman, le Cheick Boikary Fofana, vient d’être victime de propos manipulés qu’il n’a jamais prononcés.

Une déclaration attribuée au Cheick Boikary Fofana, président du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM), a été abondamment relayée ce mardi 21 janvier 2020 sur les réseaux sociaux. Les propos ont circulé notamment sur Facebook et dans des groupes WhatsApp.

Cette déclaration prêtée au dignitaire musulman a été relayée à la suite de la 114è assemblée plénière des évêques catholiques de Côte d’Ivoire à Korhogo (nord du pays) qui s’est tenue du 14 au 19 janvier 2020, une réunion à l’issue de laquelle ils ont fait une déclaration exhortant les autorités ivoiriennes à la « libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion » et à l’organisation « d’une élection présidentielle ouverte qui garantisse l’égalité des chances de tous les candidats désireux de compétir ».

Si certains internautes émettaient des doutes sérieux sur l’authenticité des propos attribués au Cheick Boikary Fofana, d’autres affirmaient que ces propos étaient inacceptables. Certains médias ont publié cette déclaration. Net Afrique parle d’une réponse aux évèques du dignitaire réligieux musulmans et Abidjan TV d’une critique des recommandations de la conférence épiscopale.

Au regard de la viralité de ces propos attribués au Cheick Boikary Fofana, le Conseil supérieur des imams de Côte d’Ivoire (COSIM) a dû réagir pour rétablir les faits. Dans un communiqué publié dans l’après-midi du mardi 21 janvier, l’organisation musulmane « condamne ce comportement et invite les auteurs de ces actes à faire preuve de discernement avant toute publication ». « Ces publications tendancieuses, imaginaires, diffamatoires et attentatoires à la cohésion, sans sources fiables, sont de nature à jeter le discrédit sur le guide et l’ensemble de la communauté musulmane », poursuit le COSIM.

C’est après ce communiqué du COSIM que plusieurs internautes se sont rendu compte que cette déclaration attribuée au leader musulman était fausse et que des médias ont rectifié leur publication.

La manipulation de l’opinion à travers la diffusion de cette fausse information, en attisant un sujet sensible comme la religion, a été très critiquée par certains qui voient les infox comme une menace sérieuse pour les élections présidentielles d’octobre prochain en Côte d’Ivoire. « La plus grande menace qui plane sur nos têtes d’ici au 31 octobre 2020, c’est le flot d’informations fausses fabriquées par des individus tapis dans l’ombre, balancées sur les réseaux sociaux et immédiatement partagées (…) La fabrication de propos dangereux attribués à un haut dignitaire musulman qui aurait répondu aux évêques catholiques est la preuve qu’il y a des gens qui travaillent pour allumer enfin un conflit religieux qu’ils n’ont pas eu depuis 1993 », a réagi sur sa page Facebook Antoine Assalé Tiémoko, journaliste et directeur général de l’hebdomadaire d’investigation L’Eléphant Déchainé.

Anderson Diédri

 

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