Un communiqué sur le trafic d’organes humains partagé plusieurs fois sur WhatsApp porte le logo des Nations Unies. Le contenu de ce fichier image est rédigé sous la forme d’une alerte. Après vérification auprès d’une Agence des Nations Unies, il s’avère tout simplement que ce communiqué est un faux.
« Trafics d’organes », c’est l’intitulé du communiqué qui détaille l’organisation du marché noir du trafic d’organes humains et les prix pratiqués. « Le marché noir des parties du corps humain est en plein essor au Moyen-Orient. Un rein coûte maintenant 262 000 dollars (131 millions de francs CFA); le cœur coûte 119 000 dollars (60 millions de francs CFA) et le foie 157 000 dollars (79 millions de francs CFA) » indique le communiqué qui invite par la suite à la prudence.
« Méfiez-vous des fausses agences étrangères qui promettent de vous faire travailler à l’étranger. Ils traitent vos papiers, paient votre billet d’avion et vous emmènent simplement à l’étranger en faisant semblant de vouloir vous trouver un emploi, mais à la place, ils tuent leurs victimes, récupèrent toutes les parties précieuses de leur corps » explique le texte.
Le communiqué précise par la suite que « des nombreuses personnes se sont vu proposer un emploi au Moyen-Orient, Et, jusqu’à présent leurs familles n’ont pas pu les localiser » avant de conclure par cet appel : « Partager pour sauver des vies ! ».
Ce communiqué a-t-il été diffusé par les Nations Unies ? Analysons dans un premier temps sa structure. Il porte certes le logo des Nations Unies mais cela ne suffit pas. En observant un vrai communiqué de presse des Nations Unies, on se rend compte que les communiqués ou alertes qui émanent de l’organisation portent toujours le logo de la division ou de l’agence qui l’émet.
Sur l’alerte qui circule sur WhatsApp aucune information sur l’agence onusienne qui diffuse le communiqué. On note également l’absence de référent média, d’adresse physique et électronique mais aussi la date d’émission. Des éléments qu’on retrouve sur ce communiqué de la représentation Afrique de l’Ouest des Nations Unies.
Au-delà de la structure du communiqué, Eburnie Today a adressé un mail à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Dans une courte réponse, l’agence onusienne indique que « cette alerte de l’ONU est fausse » nous invitant à « consulter le lien ci-dessous pour le kit d’évaluation 2015, Traite des personnes aux fins de prélèvement d’organes ». Dans ce document, l’ONUDC explique clairement comment le trafic d’être humain s’organise en ce qui concerne le prélèvement d’organes important comme les reins, le cœur, les poumons… Dans cet autre rapport de l’ONU datant de 2020, l’organisation précise que le trafic d’être humain pour le prélèvement d’organes reste relativement faible face à celui qui alimente le marché de l’esclavage sexuel et du travail forcé.
Cette fausse alerte des Nations Unies sur le trafic d’organes circule dans un contexte particulier en Côte d’Ivoire. Ces derniers temps, la psychose des enlèvements a refait surface et des crimes crapuleux dans certaines communes d’Abidjan ont fini par pousser certains internautes à ressortir cette capture d’écran qui circule sur Facebook depuis au moins deux ans.
Traoré Bakary
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