Deux ans après son film ‘Frontières’ qui l’a fait connaître au plan l’international, la réalisatrice burkinabè est de nouveau sur les écrans du FESPACO avec ‘Desrances’, un film qui revient sur un aspect de la crise post-électorale ivoirienne de 2010 à 2011.
Dans ce film en compétition, Apolline Traoré met en lumière le courage et la sagesse des femmes face à la folie des hommes, dans une fiction en plein cœur de la tragique crise ivoirienne qui a entrainé la mort de 3.000 personnes. Le film projeté mardi à Ouagadougou est en réalité un nouveau plaidoyer pour les femmes. ‘Desrances’ est en lice, parmi 20 longs métrages de fiction, pour décrocher l’Etalon d’or de Yennenga et ainsi succéder à ‘Félicité’, du Sénégalais Alain Gomis, primé en 2017 à Ouagadougou.
« Le film met la lumière sur une gamine qui a beaucoup de force, au moins autant qu’un garçon. Il y a trop de barrières contre les femmes dans la société, les choses tardent à progresser », a expliqué Jimmy Jean-Louis, l’acteur haïtien et héros du film qui de son aveu ne l’est pas en réalité.
Tout le mérite de sa survie revient à sa fille. En effet, Francis Desrances (Jimmy Jean-Louis) semble être abonné aux drames qui semblent se succéder dans sa vie. Rescapé d’un massacre à Haïti dans sa jeunesse, où il a perdu toute sa famille, il a émigré en Côte d’Ivoire pour y retrouver ses racines africaines. Hélas, la crise militaro-politique replonge Desrances dans ses traumatismes. Alors que la situation est confuse dans la capitale économique ivoirienne, Francis cherche désespérément sa femme et son fils dont elle vient d’accoucher : il croit qu’ils ont été enlevés par des bandits.
Cette quête est surtout motivée par sa volonté d’avoir un héritier mâle à qui laisser son nom ; lui qui est le seul survivant de sa famille perdue en Haïti. Dans sa volonté de retrouver les tiens dans le vacarme des bombes et le crépitement incessant des armes, Desrances sera ramené à la raison par sa fille de 12 ans Haïla. L’Ivoirienne Jemima Naomi Nemlin (Haïla) va donc sauver son père de la mort et lui faire comprendre qu’elle est aussi digne d’être son héritière que son fils perdu.
Au total 165 films de 16 pays africains concourent pendant les huit jours du festival, du 23 février au 2 mars, dans les différentes sections, courts métrages, documentaires, séries télé, films d’animation, ainsi que films d’écoles africaines de cinéma.
Ab Bakhary, envoyé spécial à Ouagadougou
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