Un monument en hommage au capitaine Thomas Sankara a été inauguré samedi dans la capitale burkinabé en marge du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
C’est un hommage du peuple burkinabé et travers lui de toute l’Afrique à l’ancien président du Burkina Faso assassiné en 1987 et considéré comme le « père de la révolution » au pays des hommes intègres. Erigée à l’initiative du Comité international mémorial sur les lieux du siège du Conseil national de la révolution, où le président Sankara a été tué, la statue de bronze fait cinq mètres de haut. Sur le monument sont aussi représentés les bustes de trois des douze compagnons tués en même temps que le capitaine Sankara lors du coup d’Etat de 1987.
Lors de la cérémonie d’ouverture du FESPACO, les acteurs du cinéma africain ont reconnu en lui quelqu’un qui s’était beaucoup engagé pour le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, lui donnant véritablement une dimension internationale.
Le « Che africain », connu pour son franc parlé et son discours panafricaniste a été assassiné lors d’un coup d’État après quatre ans au pouvoir. Il est toujours célébré par la jeunesse du continent qui l’a élevé au rang d’icône du panafricanisme. Plusieurs centaines de personnes, dont le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré et l’ancien chef d’état ghanéen John Rawlings, ainsi que des membres du gouvernement burkinabé, ont assisté à la cérémonie d’inauguration.
« Nous avons des émotions sur ce site mais nous devons capitaliser ces émotions pour avancer. Ceux qui sont tombés ici nous rappellent qu’on lutte pour la liberté et la justice », a déclaré M. Rawlings, présenté comme un « grand ami » de Sankara.
La cérémonie qui a dévoilé la statue a été suivie d’une procession jusqu’au bâtiment « Burkina » devant lequel le président Sankara a été abattu. MM. Kaboré et Rawlings ont déposé des gerbes devant ce bâtiment où des grands portraits de Thomas Sankara et de ses douze compagnons ont été accrochés.
La mort de Thomas Sankara était un sujet tabou pendant ses 27 ans de pouvoir de son compagnon d’armes Blaise Compaoré que de nombreux africains soupçonnent d’avoir commandité son assassinat. Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir lors d’un soulèvement populaire le 31 octobre 2014 : il vit aujourd’hui en exil en Côte d’Ivoire.
Ab Bakhary, envoyé spécial à Ouagadougou
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