Gouvernance forestière : comment mieux intégrer les parties prenantes ?
Dans cet entretien accordé à Eburnie Today, le Pr Hilaire Yaokokoré Beibro, coordonnateur national du projet de ‘’Renforcement des capacités des acteurs non étatiques à améliorer les processus APV-FLEGT et REDD+ en Afrique de l’ouest’’, explique les tenants et les aboutissants de ce projet en Côte d’Ivoire, les acteurs concernés et son impact sur la gestion durable des ressources forestières.
En quoi consiste le projet de renforcement des capacités des acteurs non-étatiques sur les processus APV FLEGT et REDD+ particulièrement le volet Côte d’Ivoire ?
Ce projet, qui est financé par l’Union Européenne et qui est mis en œuvre par les partenaires que sont TROPENBOS International avec TROPENBOS International et Nature Development Fund (NDF) Ghana et VOICEDA au Liberia, consiste à renforcer les compétences des acteurs dits non étatiques à pouvoir d’égal à égal, faire passer leurs besoins en matière donc de négociation, exprimer leurs points de vue sur les question de gestion durable des forêts, sur les questions d’exploitation responsable des forêts mais également sur les questions commerciales et faire en sorte qu’à la fin du processus de négociation, leurs points de vue puisse être prise en compte. De même que leur permettre d’avoir une pleine visibilité des différentes décisions entre notre pays et l’Union Européenne.
Quelle est la durée de ce projet ?
Ce projet qui va durer quatre ans et qui a commencé depuis le 15 janvier 2017 va s’étendre sur tout le territoire ivoirien avec des zones prioritaires. Après donc l’analyse contextuelle que le projet a effectuée sur trois axes – l’axe Abidjan-Bouna, l’axe Abidjan-Tiébissou, l’axe Abidjan-San Pedro. Comme nous ne pouvons pas être à tous les points de la Côte d’Ivoire, l’idée ici c’est d’identifier des zones d’intérêt qui vont servir donc de couveuse aux idées du projet afin de mieux les étendre sur l’ensemble du territoire. Comme nous l’avons dit, ce projet dont les bénéficiaires sont les acteurs non étatiques se veut un projet qui va s’adresser à une catégorie de ces acteurs non étatiques. Il s’agit notamment du secteur privé du bois, pas des gros industriels mais des Petites et moyennes entreprises forestières, il s’agit de la société civile dans son entièreté et des communautés qui sont patronnées bien sûr par la Chambre des rois et chefs traditionnels.
On a vu que lors durant l’atelier il a été beaucoup question de sensibilisation et de divulgation des informations sur ces processus. Quelle sera la place des médias dans ce projet ?
Les médias ont toute leur place dans tous les cas dans tous les processus, celui de servir de courroie de transmission de l’information et servir d’acteur de sensibilisation des parties prenantes. Et donc les médias ont une place de choix. D’ailleurs, dans ce projet, nous avons toute une politique de communication, et donc c’est sûr que les acteurs des médias qui sont présents à chacune des activités ont toute la place qui leur revient. Maintenant, si la question c’est est-ce qu’il y aura des actions spécifiques aux médias, à l’entame, je dirai oui. Oui parce que nous ne pouvons pas à nous seuls vouloir toucher toutes les populations au niveau de la Côte d’Ivoire sans l’aide importante des mass-médias.
Vous avez parlé de renforcement des capacités des compétences des acteurs non étatiques. Est-ce que ce sont uniquement des ateliers de renforcement des capacités comme on vient de le voir ou bien il y aura d’autres actions qui sont prévues ?
Alors, le renforcement des capacités couvre plusieurs domaines. Une des activités qui est connue de tous c’est donc des ateliers, des formations mais c’est également le renforcement des capacités opérationnelles des différentes parties prenantes, le renforcement des capacités à pouvoir bien faire fonctionner les différentes plateformes. Donc oui, ce renforcement des capacités il est tant au niveau des connaissances qu’au niveau des moyens nécessaires aux parties prenantes pour pouvoir prendre une part active à l’action de gestion durable des ressources naturelles, particulièrement forestières.
Quels peuvent-être ces moyens-là ?
Ces moyens, c’est déjà l’assistance aux communautés pour pouvoir faire l’observation indépendante à travers des kits de terrain qui devaient permettre aux communautés de pouvoir aider à l’observation indépendante, également des moyens aux ONG pour pouvoir donc être actives sur le terrain.
Propos recueillis par Anderson Diédri