Femme, jeune et altruiste. Dié Hanna Grâce est particulièrement investie dans les œuvres caritatives et sociales. Passionnée et bienveillante, cette juriste « multifonction » est pleinement engagée dans l’assistance des plus démunis. Portrait.
Malgré ses responsabilités politiques et dans l’administration, elle trouve invariablement du temps pour les actions sociales. Mère d’un enfant, la trentaine, l’air jovial, Dié Hanna Grâce est enthousiasmée par ce qu’elle fait. Titulaire d’un Diplôme d’études approfondies en droit privé fondamental et d’un Master en ressources humaines, elle est particulièrement engagée dans l’assistance aux personnes en détresse.
En septembre 2017, des pluies diluviennes s’abattent sur l’ouest de la Côte d’Ivoire. Les inondations entrainent beaucoup de dégâts : l’eau envahie plusieurs maisons. De façon spontanée, elle lance une collecte de fonds via Facebook afin d’aider les populations sinistrées des villes de Guiglo et Bangolo. En 10 jours, 1 500 000 francs Cfa (plus de 2 000 euros) sont mobilisés. Ce qui a permis d’apporter assistance en vivres et non-vivres aux victimes : riz, vêtements, médicaments et autres besoins de premières nécessités sont offerts aux habitants. Méritoire entreprise.
La jeune femme est régulièrement aux côtés des nécessiteux. Son engagement et son abnégation l’ont rapidement porté à la tête de l’ONG ‘’Perspectives’’ qu’elle préside depuis juin 2017. L’ONG a offert pendant deux jours des soins gratuits en médecine générale, en ophtalmologie, en gynécologie à des habitants de la commune du Plateau, le centre des affaires de la capitale économique, Abidjan. Les consultations ont été suivies de distribution de lunettes, de soins avec distribution de prothèses dentaires ou des extractions, etc. C’était à l’occasion d’un cross populaire organisé le 6 janvier 2018 qui a rassemblé plus de 1500 personnes. Grâce Dié ambitionne de faire davantage pour les plus défavorisés : « Mes projets, étendre les activités de l’ONG, mobiliser davantage de ressources pour nos actions ».
Une jeune femme « multifonction »
Dans son entourage, certains se demandent comment arrive-t-elle à concilier toute cette charge de travail. Le journaliste Fernand Dedeh l’a découverte lors d’un panel qu’il modérait. Il la décrit comme une intellectuelle « battante » et « déterminée » qui ne recule « devant rien » pour faire valoir ses opinions : « Elle est multifonction, la dame araignée comme il me plaît de l’appeler. Elle mène plusieurs activités à la fois, dans les domaines politique, social, culturel… mais très exigeante avec elle-même et avec les autres pour obtenir les résultats et les objectifs qu’elle s’assigne ».
Humaniste et disponible certes mais exigeante. Au niveau du travail, témoignage sa collègue de service au ministère Dorcas Beh Epouse N’Goran, « elle attend beaucoup des gens. Elle veut que ce soit bien fait, que ce soit propre. Des fois, ça emmène certaines critiques mais au finish on finit par s’entendre parce que pour tout travail, il faut que ça soit parfait. Elle aime ce qui est bien fait ».
Son agenda quotidien est généralement très étoffé. « Mais mes journées commencent à 8 heures pour finir autour de 22 heures », explique cette sous-directrice à la direction des affaires juridiques et du contentieux au ministère ivoirien du Plan et du développement.
Illustration. Ce 30 janvier 2018, Grâce Dié fait d’abord un détour fugace tôt le matin au siège de l’ONG qu’elle dirige, avant d’arriver à son service ; tous deux situés au Plateau. Au bureau, elle gère les « diligences », représente souvent sa direction ou son ministère à des réunions externes. Infatigable, il n’y a presque pas de pause pour elle. Entre midi et deux, elle retourne à l’ONG pour s’assurer que le travail avance bien. A la fin de la journée à 17 heures 30, au moment où la plupart des abidjanais se bousculent dans les embouteillages pour rentrer chez eux, le travail n’est pas achevé pour cette cadre de l’administration ivoirienne.
Quand elle quitte son service, direction la commune de Cocody où commencent les réunions politiques. La jeune femme ne regagne que tard son domicile, à 22 heures. Dorcas Beh souligne que Grâce Dié fait l’effort de « satisfaire » les attentes « que ce soit au niveau du parti ou au niveau de l’ONG » notamment pendant les pauses et à la descente du travail, même si cette scissiparité n’est pas toujours aisée. « Pour ce qui est de son travail au ministère, on sait trouver le juste milieu, la bonne formule ».
Combat pour la justice sociale
En tout cas, cette fonctionnaire est absolument passionnée par les œuvres caritatives. Son destrier : apporter de la gaieté à ceux qui sont en difficultés. « J’ai été toujours passionnée par l’être humain, par le don de soi et j’ai été toujours animée par le désir de développer ‘’les hommes’’ dans leur capacité, aider l’autre ». D’où est partie cette fibre altruiste ? « J’ai été éduquée dans un environnement de partage. Le premier verset biblique que mon père m’a appris c’était : ‘’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour les siens. Je crois que tout part de là ».
Cette consultante juridique, en ressources humaines et en stratégie politique concilie avec dextérité ses fonctions dans l’administration aux actions sociales en passant par la politique. Bénévole et très active sur le terrain pendant les élections présidentielles de 2010, Grâce Dié est militante de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI). Dans ce parti où militait son père décédé, elle gravit rapidement les marches pour atterrir à la direction de cette formation politique membre de la coalition au pouvoir. D’abord membre puis Secrétaire générale adjointe de la coordination du Plateau, la présidente de l’ONG ‘’Perspectives’’ est nommée depuis quelques mois Secrétaire nationale adjointe chargée des questions de la bonne gouvernance.
Pour cette juriste, qui dès l’enfance ambitionnait de devenir avocate ou journaliste, la bonne gouvernance requiert « la bonne et inclusive gestion des ressources de l’Etat, la redistribution équitable des richesses de l’Etat et l’éradication de la corruption ». En somme, le combat pour la justice sociale est son leitmotiv quotidien…
Raïssa Banhoro et Anderson Diédri
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