248 discours de haine collectés dans 132 espaces observés du 7 au 17 mars 2021. Pour les premières semaines post-législatives ivoiriennes, la tendance générale est à la baisse sur la toile (comparée à la période électorale). Il faut toutefois noter une certaine fluctuation des propos haineux qui en dit long.
Sur la période courant du 7 au 10 mars, moins de discours de haine ont été recensés (une baisse de -6%) mais il y a eu une forte propension aux propos haineux les plus graves selon l’échelle établie par les observateurs de la coalition du Programme Transition et Inclusion politiques en Côte d’Ivoire. Pour cette première semaine, les propos sexistes et injures sexuelles (10), justifications de la haine (5), animalisations (28), attaques contre des communautés (9) et incitations à la révolte/au meurtre (3) ont foisonné. Ils représentaient à eux seuls 43% de l’ensemble des discours observés sur toute la période.
Une hausse qui démontre que le ton et les tensions sont montés d’un cran après les législatives. Notamment entre partisans politiques, à l’égard de groupes ethniques et de femmes. Elles sont essentiellement candidates, proches de candidats aux législatives et cyber activistes (de l’opposition). Les propos sexistes et injures sexuelles relevés à leur encontre témoignent d’une minimisation des femmes à exercer une fonction d’autorité (député, pasteur) et portent pour la plupart sur leur sexe.
Pour la deuxième semaine, du 11 au 17 mars, la tendance à la baisse a été maintenue à -6%. Ce sont 120 discours de haine qui ont été collectés sur l’échantillon de profils, pages et groupes Facebook. Autre fait marquant : les discours haineux les plus graves sont cette fois en baisse, à l’inverse de ce qui a été observé la première semaine après les législatives du 6 mars.
Sur cette nouvelle période, l’actualité est restée marquée par le décès et les obsèques du Premier ministre Hamed Bakayoko (et la sortie de l’imam Sogodogo y afférent). Particulièrement 3 pages et 2 groupes s’en sont délectés. Ces espaces ont concentré 85% des discours de haine recensés.
Dans le détail, l’observation du 11 au 17 mars 2021 indique, par ordre de gravité : 2 incitations au meurtre/à la révolte, 3 attaques contre des communautés, 19 animalisations, 3 justifications de la violence/apologie de la haine, 4 propos sexistes, aucune délation et menace, 11 vœux macabres, 15 propos xénophobes, 63 injures et diffamation.
Pour ce qui est des sources, les pages restent les plus importantes pourvoyeuses (64%) suivies des groupes (35%) et des profils (1%).
Internews