Politique

Hubert Oulaye : une condamnation de trop pour le camp Gbagbo ?

L’ancien ministre Hubert Oulaye a été condamné ce mardi 26 décembre 2017 à 20 ans de prison. Un verdict que conteste la défense.

L’ancien ministre de la fonction publique sous l’administration Gbagbo et cadre de premier plan du Front populaire ivoirien (FPI), parti de l’ancien président Laurent Gbagbo actuellement jugé à la Cour pénale internationale (CPI), a été condamné par la Cour d’assises d’Abidjan ce mardi 26 décembre 2017 à 20 ans de prison, sans mandat de dépôt. Ce qui signifie qu’il ne sera pas privé de liberté et ne sera donc pas détenu dans une prison. Il doit aussi payer 20 milliards de francs Cfa de dommages et intérêts à l’État de Côte d’Ivoire.

L’ancien ministre a été jugé car accusé d’avoir fourni des moyens financiers qui ont permis de perpétrer une attaque en janvier 2012 à Guiglo qui a coûté la vie à sept casques bleus, des soldats de l’ONU qui étaient déployés à l’époque en Côte d’Ivoire. Pour l’avocat Me Rodrigue Dadjé, qui conseille également Simone Gbagbo, son client a été condamné « sans un seul élément de preuve« .

Revenu le 30 novembre 2014 du Ghana voisin où il était en exil depuis la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, Hubert Oulaye, accusé de complicité d’assassinat, a été arrêté en mai 2015 en Côte d’Ivoire et détenu à la prison de Dabou. Bénéficiant d’une liberté provisoire depuis le 8 juin 2017, son procès a commencé le 18 décembre dernier. En tout cas, l’agenda de ce procès est tout de même problématique.

Alors que le chef de l’État essaie de faire un geste d’apaisement à l’endroit de l’opposition en annonçant la libération de détenus proches du camp Gbagbo à l’occasion des traditionnels discours de nouvel an, cette condamnation de Hubert Oulaye arrive comme un cadeau empoisonné, au lendemain de la célébration de la fête de Noël. Et une éventuelle annonce de décrispation politique dans son allocution du 31 décembre prochain risque d’être noyé par cette décision de justice. Une justice qualifiée de « justice des vainqueurs » au fil des procès emblématiques concernant la crise postélectorale ivoirienne qui visent principalement les proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, actuellement jugé devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye aux Pays-Bas.

Anderson Diédri

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