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Jacqueville et ses taxis solaires

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Ils signalent leur présence à coup de klaxon et sillonnent la ville de Jacqueville pour effectuer diverses courses ou transporter leurs clients d’un quartier à l’autre. Les taxis solaires font désormais parti décor de la ville du sud de la Côte d’Ivoire.

Il y a un peu plus de six mois, un commerçant du nom de Konaté Balla a eu l’idée de faire venir en Côte d’Ivoire une vingtaine de taxis solaires dont dix circulent en ce moment à Jacqueville. Ces engins originaires de la Chine sont reconnaissables de loin à leurs couleurs jaune banane ou vert tortue. Il s’agit de trois roues d’une longueur d’un peu plus de deux mètres avec une capacité de quatre passagers qui se partagent un intérieur restreint composé de deux sièges de deux places qui se font face.

Avec une autonomie de 120 km, les taxis solaires peuvent atteindre les 150 km grâce aux panneaux photovoltaïques fixés sur le toit. La vitesse maximum des engins est de 50 km/h mais les chauffeurs de taxis solaires n’aiment pas écraser le champignon et se limitent à 30 ou 40 km/h pour éviter de décharger rapidement leurs batteries.

Les taxis solaires de Jacqueville fonctionnent grâce à l’énergie solaire captée et stockée en journée. Les véhicules après une journée de travail à travers les ruelles de la ville, sont branchés aux bornes d’une petite station technique. Durant toute la nuit, leurs batteries bénéficient d’une charge complète. Parfait Parai, le technicien en charge des taxis solaires précise que les taxis ont besoin de faire ‘deux ravitaillements’ en 24 heures. Le deuxième passage à la station technique n’oblige plus le taxi à s’immobiliser pour une charge complète mais juste opérer un changement de batterie.

Le choix de la localité de Jacqueville pour implanter un projet de taxis solaires n’est pas fortuit selon Marc Togbé, l’un des collaborateurs de Konaté Balla. Il indique que la majorité des véhicules qui circulent dans la ville étaient vétustes et ne desservaient que les villages aux alentours pour une question de rentabilité. A l’intérieur de la ville, il était difficile de se déplacer d’un quartier à l’autre car les taxis exigeaient que les quatre places soient occupées avant de faire une course.

Aujourd’hui avec la somme de 100 f CFA, un habitant de Jacqueville peut se déplacer d’un quartier à l’autre sans perdre de temps. Dans un passé récent, il fallait débourser 200 f CFA et patienter plusieurs minutes avant de rallier son lieu de rendez-vous. Un soulagement pour les habitants mais une grande source d’inquiétude pour les propriétaires et chauffeurs de taxis ‘ordinaires’ qui sont encore à la mode du gasoil. En effet, ces taxis écologiques et économiques – véritables concurrents des transports classiques – sont à l’origine d’une perte importante de recette. Certains chauffeurs estiment avoir perdu entre 40 et 50% de leur gain journalier depuis l’arrivée des taxis solaires à Jacqueville.

Suy Kahofi

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