Kémi Séba refoulé du Sénégal
L’avocat du militant anticolonialiste français d’origine béninoise Kémi Séba confirme que son client a été effectivement refoulé lundi du Sénégal vers la capitale Belge, Bruxelles. Kémi Séba voulait venir à Dakar afin d’être jugé en appel.
Le militant panafricaniste fait face à la justice sénégalaise pour avoir brûlé un billet de 5.000 francs CFA lors d’une manifestation contre la Françafrique le 19 août 2017 à Dakar. Juste après son premier procès, le gouvernement sénégalais l’avait expulsé vers la France pour « menace grave pour l’ordre public », lui reprochant notamment des « propos désobligeants » contre « des chefs d’Etat et dirigeants africains ».
Après Dakar, l’activiste a régulièrement été interpellé ou expulsé de pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou la Guinée. La justice burkinabé l’a condamné fin décembre à « deux mois de prison avec sursis » pour « outrage » au président Roch Kaboré et à ses homologues ivoirien Alassane Ouattara et nigérien Mahamadou Issoufou.
Kémi Séba est le fondateur du mouvement Urgences panafricanistes. Militant de la cause noire plusieurs fois condamné en France pour incitation à la haine raciale, Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Capochichi, mène une fronde contre le franc CFA, monnaie garantie par le Trésor français et rattachée à l’euro par une parité fixe. Ces liens sont dénoncés comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par les détracteurs du franc CFA.
Cheikh Khouraissi Bâ, l’avocat de Kémi Séba indique que le militant avait été retenu à son arrivée dimanche à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) et était « en zone de transit dans l’attente d’un refoulement ». Il a été embarqué de force, à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) dans un vol à destination de Bruxelles. Une source auprès du parquet précise sous anonymat que le militant « n’a jamais été convoqué en personne pour assister à son procès en appel qui était prévu ce lundi 24 mais qui se tiendra finalement (probablement sans lui) le 27 avril ».
Traoré Bakhary