Santé

La Côte d’Ivoire ambitionne un financement annuel de 2,5 milliards Fcfa pour la santé sexuelle et reproductive

Un dialogue national pour l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive a été organisé le 19 juin 2024 à Abidjan. Une rencontre qui s’inscrit dans la droite ligne des engagements renouvelés par le gouvernement de Côte d’Ivoire lors de la 12ème Réunion annuelle du partenariat de Ouagadougou.

La Conférence Régionale sur la Population, le Développement et la Planification Familiale qui s’est tenue à Ouagadougou (Burkina Faso) en février 2011 a permis à neuf gouvernements des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest de lancer le Partenariat de Ouagadougou. Son but est d’accélérer les progrès de l’utilisation des services de planification familiale au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Togo.

La Côte d’Ivoire, pays membre du partenariat mène différentes activités visant à améliorer la santé sexuelle et reproductive de sa population. Le pays ambitionne d’accroître la contribution financière du gouvernement de 400 millions f cfa à 2 milliards 500 millions f cfa par an afin de couvrir un vaste champ de besoins identifiés par une enquête. En effet, il existe des dysfonctionnements dans l’approvisionnement des produits contraceptifs et de la santé mère-enfant, notamment dans les localités les plus éloignés des grandes agglomérations.

L’accroissement de l’enveloppe dédiée à la santé sexuelle et reproductive va améliorer l’achat de produits contraceptifs et autres produits vitaux de Santé maternelle et d’instituer la gratuité de la planification familiale sur toute l’étendue du territoire notamment pour les adolescents et jeunes dans tous les établissements sanitaires publics et communautaires.

Si le gouvernement ivoirien veut améliorer l’offre de service et de soin, c’est parce que l’enquête 2023 sur la disponibilité des produits et des services de santé de la reproduction a révélé plusieurs dysfonctionnements. Cécile Compaoré Zoungrana, représentante résidente de l’UNFPA en Côte d’Ivoire, a indiqué que 21% des Points de prestations de services (PPS) ne disposent pas des sept médicaments essentiels de la santé de la reproduction. Parmi ces sept produits deux sont obligatoires : il s’agit de l’ocytocine et le sulfate de magnésium. 88% des points de prestation de services étaient en rupture de stock d’au moins un produit contraceptif le jour de l’enquête.

« En effet, la disponibilité des produits de santé de la reproduction au dernier kilomètre demeure un défi majeur qui entrave les efforts du gouvernement en matière de santé maternelle, néonatale, infantile des adolescents et des jeunes. Bien que des progrès appréciables aient été réalisés, les ruptures de stock fréquentes, le manque d’infrastructures adéquates et les disparités régionales compromettent l’accès équitable des populations aux soins de Santé » a laissé entendre Mme Cécile Compaoré.

La représentante de l’UNFPA en Côte d’Ivoire, par ailleurs chef de file du groupe des partenaires techniques, a révélé que 5% des Points de prestation de services n’ont pas une chaîne de froid fonctionnelle et 11% des PPS ne disposent pas de personnels formés pour l’offre de services de planification familiale. 70% des PPS ne disposent pas d’incinérateur pour l’élimination des déchets biomédicaux.

En organisant un dialogue national pour l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et le ministère Ivoirien de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle veulent travailler à trouver des solutions sur le long terme.

« Ce dialogue de haut niveau qui est l’aboutissement d’un long processus de consultations, nous offre une opportunité de convenir d’actions concrètes pour renforcer la chaîne d’approvisionnement, en vue de la sécurisation des produits de santé de la reproduction jusqu’au dernier kilomètre, afin d’accélérer la mise en œuvre des politiques » de l’Etat de Côte d’Ivoire, a déclaré Mme Cécile Compaoré.

L’amélioration de l’accès aux médicaments par les populations et particulièrement dans le cadre des programmes de santé sexuelle et reproductive a poussé la Côte d’Ivoire a effectué des réformes au niveau de l’industrie pharmaceutique. Professeur Mamadou Samba, directeur général de la santé au ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle a mis en lumière le statut de la Nouvelle pharmacie de la santé publique (NPSP). Une réforme qui permet aujourd’hui d’améliorer la disponibilité des produits de santé.

L’amélioration de la santé sexuelle et reproductive est un défi important pour la Côte d’Ivoire et elle nécessite d’importants investissements. L’UNFPA par la voix de sa représentante pays s’est dit disposé à accompagner les efforts du gouvernement ivoirien.

SUY Kahofi

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