La pandémie de la Covid-19 aura un impact sur les autres maladies non pas seulement au niveau de la production des intrants pour lutter contre celles-ci mais surtout au niveau des efforts des pays pour maintenir leurs programmes de lutte et de sensibilisation.
« A cause de coronavirus on ne peut plus bien soigner les gens à l’hôpital » se lamente une mère de famille portant dans les bras un enfant fiévreux dans un centre de santé d’Abidjan-sud. Cette plainte qui résulte du manque d’attention apporté à sa progéniture témoigne d’une situation qui est au-dessus du pouvoir de simples agents de santé communautaire. En effet, la Covid-19 a obligé de nombreux pays à travers le monde à concentrer toutes leurs ressources dans la lutte contre la pandémie délaissant d’autres programmes de santé tout aussi importants. En Afrique, les programmes de lutte contre le VIH et le paludisme sont tombés momentanément aux oubliettes ! Mais pas que…
Les programmes de vaccination qui sont vitaux pour le continent connaissent un réel ralentissement. Cette situation pourrait saper les acquis obtenus après plusieurs années d’effort face à des maladies comme la rougeole ou la poliomyélite. « Les récentes flambées de rougeole, mais aussi de fièvre jaune, de choléra et de méningite mettent en lumière les lacunes inquiétantes observées en matière de couverture vaccinale et de surveillance de la vaccination en Afrique » se désole Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique. Elle indique que la riposte contre la Covid-19 ne doit pas éclipser les programmes dédiés aux maladies à prévention vaccinale car il y va de la santé de million d’africains notamment des enfants dans leurs premières années de vie.
En Afrique quelques 500 000 enfants perdent la vie chaque année en raison d’un non-accès aux vaccins. Ce chiffre représente une proportion d’un enfant sur cinq à l’échelle des neuf millions qui ne reçoivent pas leurs doses visant à les protéger contre les maladies à prévention vaccinale. Ces chiffres doivent pousser les décideurs africains à prendre la pleine mesure du danger qui guette les populations dans un contexte sanitaire inquiétant marqué par une flambée majeure de la rougeole.
Entre janvier 2020 et avril 2021, environ 16,6 millions d’enfants n’ont pas reçu les doses supplémentaires de vaccin contre la rougeole alors que la maladie a été signalée dans huit pays africains. « La rougeole est une affection tellement contagieuse que l’on doit atteindre un taux de couverture vaccinale antirougeoleuse de 95 % de la population pour éviter les flambées épidémiques dues à cette maladie. Pourtant, la couverture par la première dose du vaccin à valence rougeole stagne autour de 69 % depuis 2013 dans la Région africaine de l’OMS. En 2019, seulement sept pays de la Région ont atteint un taux de couverture de 95 % par le vaccin à valence rougeole » alerte l’OMS Afrique.
« J’invite instamment tous les pays à redoubler d’effort dans la fourniture des services de santé essentiels, notamment en ayant recours aux campagnes de vaccination qui permettent de sauver des vies », a plaidé Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique en prélude à la célébration de la Semaine africaine de la vaccination.
Anderson Diédri avec le soutien de l’OIF, Mécanisme de lutte contre l’infox
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