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La CPI statue sur l’acquittement de Laurent Gbagbo ce mercredi

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Le délibéré sur l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sera rendu en direct de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye ce mercredi à 13 h TU. Fatou Bensouda, la procureure générale, avait interjeté appel en septembre 2019, huit mois après leur acquittement.

L’ex président ivoirien Laurent Gbagbo et son ministre Charles Blé Goudé (ex-leader des Jeunes Patriotes) ont été acquittés en première instance en janvier 2019 au terme d’un procès qui a débuté en 2016. Ils étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l’humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains commis selon l’accusation entre fin 2010 et début 2011 au cours des violences post-électorales en Côte d’Ivoire. Cette crise militaro-politique a fait plus de 3000 morts.

Les deux hommes ont toujours clamé leur innocence face aux preuves égrainées par le bureau du procureur. Si les partisans de Laurent Gbagbo ont dénoncé un procès purement politique, de nombreux spécialistes du droit ont fustigé l’enquête bâclé de la procureure et de ses témoins, qui à la limite, ont dédouané les deux prévenus avant le verdict des juges.

Fatou Bensouda, la procureure générale sortante de la CPI (crédit ICC)

Les nombreux documents présentés par Fatou Bensouda et près de 80 témoins appelés à la barre y compris des responsables militaires et politiques n’ont pas permis d’établir qu’il y avait un « plan commun » échafaudé par les accusés pour se maintenir au pouvoir. Le procès bascule après deux ans d’audiences et les juges ne sont pas vraiment convaincus par les accusations du bureau du procureur bien que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé voient leurs demandes de mise en liberté provisoire constamment refusées.

Face à la faiblesse des arguments du bureau du procureur, la défense des deux hommes va plaider l’acquittement sans même présenter leurs témoins. Une « faiblesse exceptionnelle » du dossier du procureur aussi souligné par le juge-président Cuno Tarfusser et qui conduit les juges de la Chambre préliminaire à acquitter les deux prévenus mi-janvier 2019.

Le juge-président Cuno Tarfusser (crédit photo ICC)

« La majorité des juges estime que le procureur n’a pas réussi à prouver l’existence d’un plan commun pour maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir, ce qui impliquait la commission de crimes contre des civils », déclare le juge Tarfusseur le 15 janvier 2019 lors d’une audience tenue au siège de la CPI. Une fois acquittés, l’ancien président ivoirien prend ses quartiers en Belgique et Blé Goudé aux Pays-Bas. Mais leur temps de répit après cette éprouvante procédure sera de courte durée. Lundi 16 septembre 2019, la procureure de la CPI a estimé que des « erreurs » avaient été commises concernant l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Elle a décidé de faire appel de cette décision.

« L’appel démontrera que la chambre de première instance a commis des erreurs de droit et de procédure qui ont abouti à l’acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé pour tous les chefs d’accusation », a déclaré dans un communiqué le bureau de la procureure. Ce mercredi 31 mars, la chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) va statuer sur cet appel avec deux options à la clé : une confirmation de l’acquittement ou un nouveau procès. La chambre d’appel est présidée par Chile Eboe-Osuji, ancien président de la CPI.

Suy Kahofi

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