La CPI suspend la remise en liberté de Laurent Gbagbo
La Cour pénale internationale (CPI) a suspendu mercredi soir la remise en liberté de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, après un nouvel appel déposé par le procureur au lendemain de son acquittement.
Un peu plus tôt dans la journée de mercredi, les juges avaient ordonné la remise en liberté immédiate de Laurent Gbagbo ainsi que celle de son ministre Charles Blé Goudé après leur acquittement d’accusations de crimes contre l’humanité. La CPI a toutefois demandé que les deux hommes doivent maintenant « rester sous la garde de la CPI » jusqu’à ce que l’appel du parquet contre leur libération soit entendu. En attendant la décision de la chambre d’appel sur l’appel du procureur MM. Gbagbo et Blé Goudé resteront sous de la cour, basée à La Haye.
« La chambre d’appel rendra sa décision dans les meilleurs délais après délibération sur la demande du procureur et les réponses des parties et participants. Entre temps les personnes concernées demeurent en détention » explique Fadi El-Abdallah, porte-parole de la CPI.
La CPI ordonne la libération immédiate de Gbagbo et Blé Goudé
L’annonce de l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé avait provoqué des scènes de liesse chez leurs partisans en Côte d’Ivoire et suscité des critiques de la CPI qui subit un nouveau camouflet en Afrique après les affaires Uhuru Kenyatta et Jean-Pierre Bemba. « Nous sommes tellement submergés de joie », a déclaré mercredi Marie Laurence Gbagbo, la fille de Laurent Gbagbo, devant la CPI.
« Nous n’avons pas encore été autorisés à lui parler parce que je pense que la paperasse est en cours de traitement. Mais nous supposons que le plan est de retourner en Côte d’Ivoire ».
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l’humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable. Dans un premier temps, la chambre de première instance avait pourtant « constaté qu’il n’y avait pas de circonstances exceptionnelles allant à l’encontre de la mise en liberté de M. Laurent Gbagbo et M. Charles Blé Goudé suite à leur acquittement » mardi.
Ebony T. Christian