La FESCI dénonce les frais annexes d’inscription
Des heurts ont opposé des étudiants de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) aux forces de l’ordre. Une centaine de jeunes ont jeté des pierres aux policiers qui ont riposté avec des bombes lacrymogènes.
Tout commence en début de matinée quand un groupe d’étudiants se réclamant de la FESCI a pris d’assaut les collèges et lycées pour distribuer des tracts sur les frais annexes d’inscription. Ces derniers ont été dispersés les forces de l’ordre, une opération qui selon la FESCI a conduit son opération pacifique à dégénérer en affrontement entre ses membres et la police. Trois des quatre entrées de l’Université de Cocody étaient bloquées par ces affrontements. Finalement, le calme est revenu en début d’après-midi.
La FESCI s’insurge contre les frais annexes non justifiés lié à l’inscription des élèves du secondaire, une situation qui dure depuis plusieurs années. Sinclair Allah, premier secrétaire général adjoint de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’ivoire (FESCI) indique qu’il s’agit de frais imposés pour appauvrir les parents d’élèves.
Les 6.000 f CFA de l’inscription en ligne de chaque enfant profitent bien plus à des acteurs hors du système éducatif. La CELPAID empoche 1.000 f CFA soit environ 4 milliards – si tous les élèves s’inscrivent en ligne. Le Comité de Gestion des Etablissements (COGES) se voit reverser 1.700 f CFA – environ 6,8 milliards – distribués aux responsables de ces COGES. Le Fonds d’Aide aux Etablissements Scolaires (FAES) – les Chefs d’Etablissement (Circulaire N°0500/MEN/IGEN/ki novembre 2011) reçoivent 850 f CFA (soit environ 3,4 milliards).
Le Fonds National de l’Ecole (FNE) – cabinet du ministre et le ministère – 200 f CFA (soit environ 800 millions). Le Fonds Régional de l’Ecole (FREC) – les directeurs régionaux de l’éducation nationale (DREN) et les directeurs départementaux de l’éducation nationale (DDEN) – touche 200 f CFA soit environ 800 millions. Et la liste des bénéficiaires est encore longue ! Cette répartition enrichit certains acteurs de l’éducation nationale avec la ministre Kandia Camara en tête s’indigne la FESCI.
« Le cabinet de la ministre empoche environ 2 milliards pour chaque rentrée scolaire. Ce qui, évidemment, n’a absolument rien à avoir avec le budget du ministère de l’Education nationale qui s’élève à près de 450 milliards de f CFA » précise le syndicat étudiant sur sa page Facebook.
La FESCI demande la fin d’un système qui empêche de nombreux enfants d’avoir accès à l’école et enrichit parallèlement des cadres de l’éducation nationale. En guise de réponse, la ministre Kandia Camara a rappelé que « l’école est aujourd’hui gratuite » en Côte d’Ivoire « surtout au niveau du primaire » et qu’il « n’y a pas de frais d’inscription pour que les parents puissent inscrire leurs enfants ».
Ebony T. Christian