L'actualité ivoirienne sans coloration politique

La fin du déconfinement va-t-il aggraver la propagation du coronavirus ?

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En Côte d’Ivoire comme dans plusieurs pays à travers le monde, le couvre-feu est levé ou allégé et le déconfinement assoupli. Des mesures qui annoncent le retour à une vie normale mais qui soulèvent également des inquiétudes.

Au moment où les autorités ivoiriennes annoncent la levée du couvre-feu, la reprise des cours dans les écoles et la réouverture des maquis, l’on assiste paradoxalement à une croissance du nombre de cas confirmés de coronavirus. Et c’est étrangement dans ce contexte que les populations doivent retourner à une vie quasi normale. Sachant que tous les ivoiriens n’ont pas la même volonté en ce qui concerne le respect des mesures de préventions (gestes barrières), des voix s’élèvent pour indiquer que la décision du gouvernement risque de contribuer à la propagation de la maladie. Dans un pays où les tests de masse au Covid-19 n’ont pas été effectués, rares sont les personnes qui à ce jour connaissent leur statut.

Même si les experts médicaux s’accordent à dire que la plupart des personnes se font infectés chez eux par un membre de la famille ou sur leurs lieux de travail lors de contact prolongé avec une sujet porteur du virus, il n’est pas exclu que l’on peut être contaminé en d’autres circonstances. Dans une file d’attente pour le bus, dans un maquis, au bureau à l’heure de la pause, dans une salle d’attente à l’hôpital ou dans une banque…chaque espace peut être un espace de contamination possible.

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En effet rien ne nous dit que la personne qui vient d’éternuer non loin de nous n’est pas porteuse du Covid-19. Les toux et éternuements sont les deux moyens par lesquels la maladie se propage le plus rapidement. Une seule toux libère environ 3 000 gouttelettes à environ 80 km/h. Un simple éternuement libère environ 30 000 gouttelettes. La plupart des gouttelettes d’une toux sont assez grosses et retombent rapidement au sol, mais d’autres plus fine restent en l’air et peuvent rester suspendus plus longtemps dans l’air notamment dans une pièce (chambre, bureau, salon…). Avec un éternuement les gouttelettes fines parcourent des distances beaucoup plus grandes : une vitesse de propagation pouvant atteindre 320 km/h.

Si un sujet est infecté au Covid-19, il peut libérer jusqu’à 200 millions de particules virales entre 3 000 et 30 000 gouttelettes en une seule toux ou un seul éternuement. Il y a de quoi s’inquiéter et même avoir peur de sortir de sa maison quand certaines études soulignent qu’il faut 1 000 particules virales du CoV2-SARS pour être infecté. Le Covid-19 étant un coronavirus, les études ont été réalisées sur la base des doses infectieuses constatées avec le MERS et le SRAS. Le caractère hautement infectieux du Covid-19 nous impose un respect strict des gestes barrières notamment le port du masque car il est possible d’être exposé aux 1 000 particules virales en un seul souffle ou cumuler par pallier de 100 des particules virales inhalées lors de 10 respirations. Puisque la science s’accorde à dire qu’un nombre important de porteurs du Covid-19 peuvent être asymptomatiques, le simple fait d’être face à face avec une personne en train de discuter par exemple dans un maquis ou restaurant peut vous exposer.

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Même le souffle d’une respiration peu propager les virus car le Covid-19 est un virus de type grippale. Une seule respiration libère de 50 à 5 000 gouttelettes. La plupart d’entre elles sont de faible vélocité et tombent rapidement au sol. Mais les plus fines persistent dans l’air. Or une personne infectée par la grippe libère environ 3 à 20 copies d’ARN viral par minute de respiration. Au-delà, le fait de parler, chanter ou crier augmente la libération de gouttelettes respiratoires d’environ 10 fois plus pour atteindre environ 200 copies du virus par minute. Si ces chiffres sont appliqués au coronavirus (des études restent à être menées pour confirmer ces projections), une personne infectée par le Covid-19 peut expirer 20 copies du virus par minute dans l’environnement. En restant donc exposé à la respiration d’une personne malade pendant au moins 50 minutes il est possible d’être malade.

Au moment où le confinement s’allège, où le couvre-feu est levé, se protéger du Covid-19 devient un impératif mais cette fois ci avec un meilleur engagement individuel. Les mesures de distanciation sociale d’au moins 1 m 5 à 2 mètres et notamment de port du masque doivent devenir des réflexes notamment dans les lieux publics. A chacun de faire sa propre sécurité sanitaire tout en protégeant les autres.

Ebony T. Christian

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