Soutenir un journalisme indépendant et professionnel. C’est l’objectif du Workshop sur « l’art du reportage » organisé à Berlin à l’intention de dix journalistes ivoiriens et sénégalais.
10 journalistes ivoiriens et sénégalais ont bénéficié d’une formation sur « l’Art du reportage » à Berlin en Allemagne du 22 au 28 avril 2018. Ce workshop a été assuré par Michael Obert, grand reporter et fondateur de la Reporter-Akademie Berlin, avec l’appui de la fondation Friedrich Naumann pour la liberté dont le siège est également en Allemagne.
Objectif : soutenir « un journalisme indépendant et professionnel est primordial pour créer cette société » libérale, ouverte et favorable la liberté de la presse et des médias, souligne Andrea Nüsse, chef du programme international de journalisme à la fondation Friedrich Naumann pour la liberté.
Du sujet à l’histoire en passant par le conflit central (qui contre qui ou quoi) et le choix des protagonistes, le formateur a dispensé quelques astuces aux participants. La structure du reportage, que le grand reporter spécialiste de l’Afrique et du Moyen-Orient appelle la dramaturgie, part du prélude : les premières phrases ou le premier paragraphe où le journaliste accroche le lecteur et suscite l’intérêt et la curiosité mais aussi crée le suspens.
Ensuite, vient le portail : c’est à ce niveau que le problème à élucider est posé ; c’est ce qui va guider ou articuler le récit jusqu’à la fin de l’histoire. Enfin, le paroxysme : être à la hauteur de la promesse faite au lecteur dès le départ, résoudre l’histoire.
« C’est une scène cruciale. On la met vers la fin. Avec le prélude, c’est la scène la plus puissante de l’histoire », fait remarquer Michael Obert, qui donne trois fils conducteurs qui peuvent aider à mettre en scène le reportage : géographique, chronologique et associatif.
D’ailleurs, il souligne que les scènes sont l’essence dans le reportage. « La scène est le cœur du reportage », fait valoir, pédagogue, le fondateur de la Reporter-Akademie de Berlin créée il y un an et demi. Le reportage, rappelle-t-il, est un récit en profondeur qui met l’accent sur les détails sur ce que le reporter a vu, entendu, senti ou ressenti, touché, gouté afin de créer des images mentales chez le lecteur en lui donnant l’impression d’expérimenter les événements relatés, lui faire vivre les émotions.
« Il ne faut pas expliquer, il faut montrer », observe-t-il, reprenant la célèbre formule anglo-saxonne qui résume le reportage : « Show, don’t tell ». C’est ce style fascinant du reportage qui accrocher le public, le faire rêver, voire le pousser à l’action.
Yacouba Sangaré, rédacteur en chef adjoint et chef du service culture du quotidien ivoirien ‘’Le Patriote’’, juge cette formation sur l’art du reportage « très enrichissante ». Il a notamment appris les techniques du récit : « Avec la dramaturgie, il y a une méthodologie très claire ».
« Cela m’a permis aussi de savoir que pour un bon reportage il faut déjà bien accrocher le lecteur, le surprendre et puis attiser sa curiosité et le pousser à lire le reste de notre papier », ajoute Ndeye Fatou Seck, Chef adjoint de Desk enquêtes et grands reportages du quotidien sénégalais ‘’L’Observateur’’.
Anderson Diédri
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