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La France ‘valide’ l’extradition de François Compaoré

La justice française a décidé de valider l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso, rejetant le pourvoi déposé par le frère de l’ex-président burkinabè déchu Blaise Compaoré.

La décision de la justice française (Cour de cassation) rendue mardi sur l’extradition de François Compaoré est une première étape dans la requête visant à le ramener au Burkina Faso. Pour qu’elle soit effective, cette extradition doit encore être autorisée par un décret du gouvernement français, lui-même susceptible d’un recours devant le Conseil d’Etat ! Autant dire qu’au jeu des robes noires, la procédure risque d’être encore longue.

Le frère de l’ex-président burkinabè déchu (Blaise Compaoré) est mis en cause dans son pays dans l’enquête sur l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo. Journaliste qualifié d’incorruptible, célèbre pour ses positions critiques vis-à-vis du pouvoir, M. Zongo était l’auteur de plusieurs enquêtes retentissantes démontrant la mauvaise gouvernance sous le régime du président Compaoré (1987-2014). Son assassinat avait engendré une crise socio-politique qui avait fait vaciller le régime, en raison d’importantes manifestations – organisées par le collectif contre l’impunité -, obligeant le président Compaoré à entreprendre des réformes, dont la limitation des mandats présidentiels.

Comme l’assassinat de l’ex-président Thomas Sankara en 1987, le meurtre de Norbert Zongo garde une forte charge symbolique au Burkina, où chaque année, le 13 décembre, des milliers de Burkinabè se rassemblent pour demander justice pour l’assassinat du journaliste.

Le dossier Zongo, classé en 2003 après un non-lieu en faveur du seul inculpé, a été rouvert à la faveur de la chute de l’ex-président déchu Blaise Compaoré fin octobre 2014, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir. François Compaoré (âgé de 64 ans) avait été arrêté à l’aéroport Charles de Gaulle en octobre 2017 en exécution d’un mandat d’arrêt émis par les autorités de Ouagadougou. La Cour de cassation par sa décision de valider l’extradition de François Compaoré acte également son refus de transmettre au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par la défense de M. Compaoré contre les textes régissant l’extradition.

« Ce sont deux décisions très sommaires qui ne sont pas du tout à la mesure des moyens que nous avons présentés », a réagi Me François-Henri Briard, avocat de François Compaoré. La défense annonce d’ores et déjà que si un décret était effectivement signé, elle l’attaquerait devant le Conseil d’Etat. Pour rappel, c’est le 5 décembre 2018 que la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris avait autorisé l’extradition vers Ouagadougou de François Compaoré.

Traoré Bakary

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