A l’occasion de la 3ème conférence annuelle consacrée à la santé publique en Afrique, les autorités zambiennes ont fait un plaidoyer pour accueillir la première usine de vaccins contre le choléra en Afrique. Plusieurs sources officielles ont confirmé l’information à Eburnie Today mercredi à Lusaka. Une démarche qui s’inscrit dans la volonté de l’Afrique d’atteindre son indépendance sanitaire comme l’ont indiqué les délégués africains réunis lors du CPHIA 2023.
Hakainde Hichilema, le président de la Zambie, a déclaré que son gouvernement a engagé des discussions avec le CDC Afrique (Centres africains de contrôle et de prévention des maladies) afin que son pays puisse mettre en service une unité de production de vaccins contre le choléra. Une idée qui cadre avec la volonté des participants à la Conférence internationale sur la santé publique en Afrique (CPHIA 2023) qui ont tous plaidé en faveur de solutions africaines aux problèmes de santé africain notamment par la production locale de vaccins, de diagnostics et autre équipements médicaux.
Cette volonté du gouvernement zambien de s’attaquer au choléra s’explique par le fait que la région Afrique de l’OMS continue d’être sous la menace de la maladie. Entre le 1er janvier 2022 et le 4 avril 2023, 14 pays ont été touchés par le choléra pour un total de 160.756 cas suspects dont 3.288 décès soit un taux de létalité de 2,1 %. Chaque année, le choléra fait entre 21.000 et 143.000 morts dans le monde pour 1,3 à 4 millions de cas. En Zambie, cette maladie sévit « depuis 1977 et la capitale Lusaka est l’un des principaux épicentres des différentes épidémies » selon un spécialiste interrogé par Eburnie Today.
Selon les estimations du CDC Afrique moins de 1 % des vaccins, 5 % des diagnostics et 30 % des produits médicaux utilisés en Afrique sont actuellement fabriqués sur le continent. C’est la raison pour laquelle Jean Kaseya, le directeur général du Centres africains de contrôle et de prévention des maladies a appelé les décideurs politiques et les bailleurs à s’engager pour permettre à l’Afrique de produire ses propres vaccins et médicaments. Il a souligné que l’atteinte de cet objectif « représentera la deuxième indépendance du continent ».
Le choléra est une maladie provoquée par l’absorption d’eau ou d’aliments contaminés par la bactérie Vibrio cholerae. Cette bactérie provoque une infection diarrhéique aiguë. Sans une prise en charge médicale rapide et adéquate, les patients peuvent perdre la vie en quelques heures. Les malades doivent être réhydratés, par exemple, à l’aide de sels de réhydratation orale selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Suy Kahofi, envoyé spécial à Lusaka