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L’Afrique au rythme de la 26ème édition du FESPACO

Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) s’est ouvert samedi dans la capitale burkinabé, Ouagadougou. Cette 26ème édition marque les 50 ans d’un festival qui s’est imposé au fil des années.

Le clap de début a été donné au pays des hommes intègres ! Le FESPACO, mémoire du cinéma africain mais aussi de son développement figure parmi les rencontres culturelles et cinématographiques les plus attendues en Afrique. Il a été le tremplin qui a permis de révéler plusieurs cinéastes de renoms comme l’ont rappelé à tour de rôle les officiels et organisateurs de l’évènement pour cadrer avec le thème de la 26ème édition : « Mémoire et Avenir des Cinémas africains ».

« C’est l’occasion pour moi de rendre un hommage mérité à tous les acteurs du cinéma, tous ceux qui contribue à mettre en image les réalités de l’Afrique à tous les niveaux. A ceux qui sont partis, qui nous ont quittés, pour toutes leurs contributions à l’avancée du cinéma africain, nous avons pris l’engagement de poursuivre le FESPACO de manière à ce que nous puissions franchir une autre étape parce que 50 ans c’est un âge de maturité » a indiqué Roch Marc Christian Kaboré le président du Burkina Faso.

Pour donner un sens à cet hommage, la cérémonie de libation à la place des cinéastes de Ouagadougou a encore été respectée. Sur le piédestal, Idrissa Ouédraogo et Missa Hébié mais aussi tous les hommes et femmes de cinéma disparus entre 2017 et 2018. Les cinéastes ont effectués trois fois le tour de la place des cinéastes pour marquer leur solidarité à la mémoire des disparus.

« C’est une reconnaissance des cinéastes par le peuple Burkinabè pour cette place dédiée aux cinéastes qui est une première sur le continent. C’est aussi un sentiment de nostalgie pour ceux qui nous ont quittés et il faut rendre hommage à leur mémoire, d’où cette cérémonie de libation », a souligné Timithé Bassori, doyen des cinéastes burkinabés.

Au total 165 films de 16 pays africains concourent pendant les huit jours du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), du 23 février au 2 mars, dans les différentes sections, courts métrages, documentaires, séries télé, films d’animation, ainsi que films d’écoles africaines de cinéma. Parallèlement au volet compétition, le marché du cinéma et de la télévision africains (MICA) sera aussi un point de rendez-vous incontournable pour les acheteurs, producteurs, distributeurs, diffuseurs, porteurs de projets et promoteurs du cinéma africain.

Un hommage a été rendu aux précurseurs du cinéma africain

Créé en 1983, soit 14 ans après le FESPACO, le MICA est né de la volonté des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel du continent, souvent « confrontés à un manque d’espace pour la promotion de leurs œuvres, d’avoir un marché autonome et propre au film africain », nous explique Suzanne Kourouma directrice du marché.

Le Rwanda invité d’honneur

Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), biennal du cinéma africain fête son cinquantenaire cette année et le Rwanda est l’invité d’honneur du festival. C’est d’ailleurs ce pays qui a ouvert dimanche la compétition du FESPACO avec le film ‘The Mercy of the Jungle’ (La miséricorde de la jungle) du réalisateur rwandais Joël Karekezi. La trame retrace la dérive de deux soldats rwandais perdus dans la jungle lors de la deuxième guerre du Congo en 1998.

Au-delà de son aspect film de guerre, il s’agit d’une réflexion sur l’absurdité de ce conflit terriblement meurtrier, comme de toutes les guerres, magnifiée par des images superbes de la jungle du Kivu. « Le message de ce film, c’est un message de paix », a expliqué Joël Karekezi qui permet aux cinéphiles de s’interroger sur un conflit qui s’éternise depuis plusieurs années avec des alliés et des ennemis qui changent au gré de leurs intérêts dans un chao fait d’atrocités et de massacres de civils.

Les guerres du Congo, nourries par les fabuleuses richesses minières de la région, ont fait plusieurs millions de morts de la fin des années 1990 au début des années 2000. L’histoire de ce film est campée par deux soldats, le sergent Xavier, un vétéran joué par l’acteur belge Marc Zinga, et la jeune recrue Faustin (Stéphane Bak) qui n’ont d’autre choix que de s’entraider pour survivre dans la jungle congolaise.

La Côte d’Ivoire sera aussi en lice pour l’Etalon d’Or du Yennenga, plus haute distinction du FESPACO avec 12 films. Le trophée a déjà été remporté par Fadika Kramo avec ‘Djéli’ en 1981 puis Roger Gnoan Bala avec ‘Au nom du Christ’ en 1993.

Ab Bakhary, envoyé spécial à Ouagadougou

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