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L’agriculture africaine face aux phytopathologies

La 3ème Conférence africaine des journalistes scientifiques (ACSJ III) consacre un temps et un espace important à l’agriculture, pilier économique de la majorité des pays africains.

L’agriculture est un secteur pourvoyeur d’emplois sur le continent africain. A l’heure du réchauffement climatique, l’agriculture africaine fait face à plusieurs défis. Parmi ces défis, figure la diversification des variétés agricoles, la résistance des plantes aux phytopathologies et l’encadrement des producteurs face au bouleversement des saisons. Bien qu’encore éloignée du haut niveau de mécanisation européen et américain, l’agriculture africaine a évolué au fil des dernières décennies.

« La production agricole en Afrique a augmenté de façon soutenue – elle a presque triplé en valeur (+160 %) –, presqu’autant qu’en Amérique du Sud (+174%), et seulement légèrement moins qu’en Asie (+220%) pour la même période » précise le NEPAD. Cependant au fil des années, force est de constater que l’agriculture africaine reste moins mécanisée et encore moins portée sur la recherche à un niveau avancé.

« L’image de l’agriculture africaine est encore celle où l’on voit des producteurs avec la houe et la machette, des femmes avec des panier sur le dos. Mais tout ne se limite pas cette image » souligne Dr Jemimah Njuki, chargé de programme senior au Centre canadien de recherche pour le développement international (CRDI-Canada) pour la région de l’Afrique de l’Est.

Cette agriculture africaine a fait d’énorme progrès non pas seulement au niveau de la production mais aussi au niveau de la recherche et des innovations malgré le retard. Des solutions africaines ont pu être trouvés à des problèmes africains dans les domaines agro-pastoraux.

Grâce à l’aide des partenaires au développement, des programmes de recherche contre des phytopathologies ont été lancés contre des maladies comme la nécrose létale du maïs ou la chenille légionnaire d’automne en Afrique. Des phytopathologies devenues résistantes aux moyens de lutte existants qui menacent des millions de tonne de production agricole par année et la santé des populations.

« La recherche est un volet important du développement agricole en Afrique bien que négligé pendant longtemps. Aujourd’hui grâce à nos centres et instituts, les chercheurs africains travaillent à trouver des solutions aux problèmes que nos agriculteurs rencontrent » souligne Dr Steve Mugo chercheur senior au Centre international d’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) pour l’Afrique.

La réalité du changement climatique contribue à la résurgence de certaines phytopathologies qui nécessite un travail important au niveau de la recherche. « Il faut des semences et plants qui résistent aux infections » souligne Dr Steve Mugo.

Les chercheurs africains sont aujourd’hui capables de travailler sur des variétés plus résistantes et adaptées aux changements des saisons sans avoir recours aux pesticides qui sont des menaces pour la santé des hommes et des animaux qui consomment les productions agricoles. Il devient donc capital d’intégrer plusieurs dimensions dans le développement de l’agriculture. Il s’agit de la santé des hommes, celle du bétail et des sols.

« Cette dimension de la recherche est aujourd’hui possible grâce à la mise en place de consortium regroupant plusieurs chercheurs qui se penchent sur les différents aspects de la lutte contre les phytopathologies » indique Dr Zachary Kinyua de l’Organisation de recherche sur l’agriculture et l’élevage du Kenya.

L’Afrique est fortement dépendante de son agriculture et celle-ci est menacée par le réchauffement climatique qui favorise la résurgence de plusieurs phytopathologies. Aujourd’hui plus qu’hier, les moyens dédiés à la recherche doivent devenir plus important plaide Dr Jemimah Njuki, chargé de programme senior au Centre canadien de recherche pour le développement international (CRDI-Canada) pour la région de l’Afrique de l’Est.

L’agriculture est le levier de la croissance économique de l’Afrique et le continent doit assurer la durabilité de ce secteur à travers une diversification de sa production. Un objectif qui ne peut être atteint aujourd’hui qu’à travers la lutte contre les phytopathologies, seule option pour tendre vers une production en qualité et en quantité suffisante pour nourrir l’Afrique.

Ebony T. Christian depuis Nairobi au ACSJ III

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