Eburnie Today

L’Assemblée Nationale toujours sans bureau !

Sauf changement de dernière minute, c’est ce lundi 3 avril 2017 que s’effectuera la rentrée parlementaire en Côte d’Ivoire. C’est la rentrée parlementaire pour la première législature de la III^ème République. Et jusqu’à ce jour, l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire n’a pas de bureau.

L’Institution dirigée par Guillaume Soro est en « berne »…ou plutôt se cherche. Et la raison de cette léthargie s’explique encore fois par le fait que l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, symbole du pouvoir législatif, continue d’être inféodé à l’Exécutif, sinon aux humeurs du Chef de l’Etat et de son clan politique. Qu’est ce qui se passe concrètement à l’Assemblée Nationale ?

Il y a urgence, urgence de doter l’Assemblée Nationale d’un bureau et pour cela, les rencontres entre les groupes parlementaires s’enchainent sans qu’il n’y ait de solution. Guillaume Soro, le président de l’Assemblée Nationale a lui-même décidé de peser dans la balance pour faire avancer les choses…mais il le sait : c’est peine perdue ! Si l’Assemblée Nationale n’a jusque-là pas de bureau c’est simplement en raison d’une querelle politique.

La bagarre de clan au sein du RHDP vient d’atterrir à l’Assemblée Nationale. Cette fois ci c’est Monsieur Emergence en personne qui au premier niveau met son véto à la présence d’une personnalité politique au sein du bureau. Monsieur Ouattara Alassane refuse que son ancien allié au sein du RHDP, Gnamien Konan le président de l’Union Pour la Côte d’Ivoire (UPCI), ne soit membre du bureau. Tout ça pour ça ! Le débat de l’orgueil politique au sein du RHDP vient encore une fois déranger toute la République.

Gnamien Konan est pourtant député et rien théoriquement ne doit l’empêcher d’être membre du bureau de l’Assemblée Nationale. Mais le président de l’UPCI est un indésirable pour le RDR et surtout Alassane Ouattara qui sans le dire en a fait un ennemi. Pour mémoire, Gnamien Konan a été viré du gouvernement Ouattara pour sa fronde lors des dernières élections législatives. Loin de se rester silencieux et passif, il multiplie les sorties en exposant au grand jour les ratés, les contre-vérités et les dessous de la mauvaise gouvernance du régime des houphouëtistes.

Cette attitude ne semble pas plaire au Chef de l’Etat qui ne veut pas le voir intégrer le bureau de l’Assemblée Nationale. Espérons que les dernières 72 heures seront mises à profit par le président Guillaume Soro pour trouver une solution à cette impasse.

SUY Kahofi