La Plateforme de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (Poeci) s’inquiète des tensions liées à la situation sociopolitique et tire la sonnette d’alarme.
Précampagne « prématurée » en vue des élections locales (Régionales et Municipales) prévues le 13 octobre 2018, « divisions » au sein des partis politiques de l’opposition, « débats » autour du parti unifié et da la question des candidatures au sein du RHDP ou du parti unifié RHDP… La Poeci observe « des tensions politiques existantes » dont le point d’orgue est la mort « regrettable » d’un étudiant lors d’une manifestation du Rassemblement des Amis de la Côte d’Ivoire (RACI, mouvement proche de Guillaume Soro) à Korhogo le 7 juillet.
« Aujourd’hui, quand on fait l’analyse globale de la situation, elle est quand même préoccupante. Aujourd’hui, nous sommes à deux ou trois mois de l’élection locale. Nous sommes à près d’un an, deux ans des élections présidentielles. Nous nous prononçons pour que chacun puisse prendre des dispositions pour éviter des troubles en 2020 ou une crise postélectorale en 2020. Nous interpellons et nous tirons la sonnette d’alarme », déclare Bamba Sindou, coordonnateur général de la Poeci lors d’une conférence de presse le 1er août 2018 au siège de l’organisation à Cocody-Angré.
Pour la porte-parole de la Poeci, Dr Marie Paule Kodjo, l’atmosphère sociopolitique actuelle « suscite des inquiétudes ». Cette plateforme de la société civile invite les acteurs politiques à avoir un discours responsable pour aller à des élections apaisées et au respect rigoureux du Code de bonne conduite qu’ils ont eux-mêmes signés en 2015.
En plus de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), la société civile réclame l’instauration d’un cadre de dialogue pour aborder les questions essentielles comme le financement des partis politiques, le découpage électoral, etc. et trouver un consensus. « Il faut qu’il y ait un débat sur tous ces différents éléments pour pouvoir avoir un processus électoral apaisé en 2020 », souhaite Bamba Sindou.
« Donc aujourd’hui, nous demandons aux partis politiques, au gouvernement de créer un cadre pour qu’il ait un nouveau dialogue et un nouveau consensus se dégage pour qu’une nouvelle commission voie le jour », ajoute-t-il. Pour régler le problème du convoyage des électeurs, la Poeci recommande une révision du code électoral.
Anderson Diédri
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