La Côte d’Ivoire, classée 1er producteur africain de caoutchouc enregistre d’importante pertes dans cette filière agricole. Les exportateurs indiquent avoir perdu plus de 40 milliards de francs CFA en 2018.
La production mondiale de caoutchouc est passée en trois ans de 9 à 13 millions de tonnes (chiffre 2017), mais la demande n’a pas suivi et les cours mondiaux ont chuté de 5.000 dollars la tonne à seulement 1.000 dollars, entraînant un effondrement des revenus des cultivateurs d’hévéa.
Malgré la chute des cours mondiaux et le découragement qui a gagné de nombreux paysans, la production de caoutchouc naturel en Côte d’Ivoire a atteint 624.074 tonnes en 2018, soit une hausse de 3,3%, faisant passer le pays au rang de 1er producteur africain et 7ème mondial (3%), loin derrière la Thaïlande (36%), l’Indonésie (26%), le Vietnam (8%), la Chine (6%) et l’Inde (6%).
« La filière a été confrontée à un moment très crucial en 2018 » a déclaré Eugène Kremien, président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel (APROMAC). Deux facteurs expliquent cette situation. Le premier est la « fiscalité oppressante et asphyxiante » qui a occasionné 40 milliards de francs CFA de pertes « en raison d’une taxe de 5% sur le chiffre d’affaires à l’exportation du caoutchouc, imposée par le gouvernement » précise Eugène Kremien.
Le second facteur est l’incapacité des usines qui n’ont pas pu absorber la production nationale. Le pays ne dispose que de 15 usines et les dix autres nécessaires pour absorber sa production nationale ne sont toujours pas opérationnelles.
A ces deux facteurs s’ajoute un problème crucial, l’achat de la production des planteurs en dessous du prix fixé se désole l’Association des professionnels du caoutchouc naturel. L’APROMAC qui vient de se restructurer en organisation interprofessionnelle et qui aspire redynamiser la filière, veut engager des négociations avec le gouvernement pour demander la suppression des taxes et permettre la construction de nouvelles usines.
L’hévéa occupe une place importante au sein du secteur agricole ivoirien qui occupe près de 60% des actifs. La chute des prix a poussé de nombreux pays à abandonner l’hévéaculture pour tenter des cultures plus rentables.
Ebony T. Christian
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