Le général Makelelé à la tête de la FESCI
Candidat ‘officiellement’ unique à la succession d’Assi Fulgence Assi, Allah Saint-Clair dit National Makelelé est désormais le nouveau patron de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI).
L’élection d’un nouveau secrétaire général national à la tête de la FESCI est un moment très attendu mais aussi très redouté par les élèves et étudiants ivoiriens. Et pour cause, la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire a bien trop souvent habitué les ivoiriens à des violences liées à cette élection. C’est avec ce triste passé estampillé du logo des armes blanches et des gourdins que les dirigeants de la FESCI veulent rompre depuis bientôt 10 ans sous le poids des critiques et l’envie du gouvernement ivoirien d’extirper la violence de l’école ivoirienne par tous les moyens.
Le vendredi 31 mai 2019, plusieurs groupes d’étudiants et d’élèves ont sillonné les différentes cités universitaires de Cocody en chantant et en scandant des cris de guerre propres à leurs différentes sections. Les uns et les autres dans les rangs peinent à dissimuler les gourdins, sabres et autres machettes qui semblent ne pas vouloir tenir sous les blousons et autres manteaux en dépit de la chaleur et de la pluie.
« Ceux-là ne vont jamais changer. Malgré qu’ils disent candidat unique ils sont venus avec machettes » nous lance depuis son balcon une étudiante qui se demande s’il fallait oui ou non rester sur le campus avec des ‘visites’ annoncées par les ‘camarades’. Alors que l’ambiance monte au rythme de la consommation des différents breuvages alcoolisés, Assi Fulgence procède à l’ouverture du congrès électif de la FESCI. ‘Afa’ précise que tout a été mis en place pour faire l’unanimité autour d’un candidat pour justement éviter des actes de violence comme par le passé.
« Nous voulons cultiver un esprit de paix au sein de l’Université d’Abidjan-Cocody et comme nous avons travaillez en équipe, au sein du bureau national, nous avons décidé de nous parler et de trouver une personne pour succéder au secrétaire général national sortant pour ne pas trahir la mémoire de Konan Wilfried qui a été assassiné et donner la possibilité à nos détracteurs d’avoir raison », avance M. Assi.
Mais les initiés au sein du bureau exécutif national (BEN) savent que des ‘dispositions’ ont été prises afin de ramener dans les rangs les deux autres candidats vers celui que les étudiants considèrent comme l’homme d’Amadou Gon Coulibaly donc du pouvoir Ouattara. « A l’approche des élections, les voici de retour sur le campus pour contrôler un syndicat qu’ils ont pourtant combattu à coup d’emprisonnement, de répressions policières et de descentes de microbes » indique un étudiant qui nous rappelle que le général ‘Afa’ a lui-même été combattu parce que jugé trop proche de Soro Guillaume, l’ancien président de l’Assemblée Nationale.
D’ailleurs, c’est avec l’esprit tranquille et une meilleure perspective d’avenir qu’Assi Fulgence quitte la tête de la FESCI. Après plusieurs échecs aux concours d’entrées à l’ENA (École nationale d’administration de Côte d’Ivoire), l’étudiant entre royalement dans cette prestigieuse institution. « Trop de coïncidence » m’explique un ancien fesciste qui estime qu’Afa a été obligé vers la fin de son mandat de « rouler pour le pouvoir » en témoigne la présence du Ministre de l’Enseignement supérieur Albert Mabri Toikeusse en qualité de parrain.
D’ailleurs, cette opération de charme du pouvoir Ouattara à la FESCI semble sans doute expliquer le budget de la fête estimé à une trentaine de millions de francs CFA avance fièrement les fescistes qui ont festoyé sous le regard d’émissaires arrivés sur le campus en véhicule administratif officiel. C’est donc sans surprise que le 10ème congrès de la FESCI a permis à Allah Saint-Clair dit National Makelelé d’occuper officiellement, le samedi 1er juin 2019, le fauteuil de secrétaire général national de la FESCI.
« Il doit exister des oppositions idéologiques. Idéologiques ne veut pas dire la division systématique de la famille. Au finish, c’est la FESCI qui doit mener le combat. Et donc les représentants de toutes ces réflexions, c’est bien ma modeste personne », a-t-il expliqué. Alors que la FESCI jure officiellement de vouloir tourner la page de la violence, ses actes sont loin de suivre. Une fois encore, les militants du syndicat étudiant n’ont pu contenir leurs pulsions.
Ils sont allés déverser leur colère sur le Professeur Julien Atchoua, Directeur du CERCOM. L’enseignant-chercheur a été agressé le jeudi 30 mai 2019 autour de 20 h 30 mn par des étudiants se réclamant de la FESCI. Professeur Julien Atchoua a été molesté sous la menace d’armes blanches, dépouillé de son téléphone portable, de la clé de son véhicule et de son portefeuille contenant de l’argent et ses pièces professionnelles et civiles. Visiblement la FESCI confirme qu’à beau chasser le naturel il revient toujours au galop !
Ebony T. Christian