La deuxième édition de la Journée du cinéma sur les droits de l’enfant a été organisée le 27 février 2025 à l’Institut Supérieur de l’Image et du Son -Studio Ecole (ISIS-SE) de Ouagadougou. A travers des productions cinématographiques, les étudiants en cinéma ont mis en lumière les questions relatives aux respects des droits des enfants.
Cette journée qui se tient en marge du Fespaco a été meublée par des master-class et la projection de six films qui composent la série Envers et Contre Tout. La série a été réalisée par des étudiants en fin de cycle de l’Institut Supérieur de l’Image et du Son-Studio Ecole (ISIS-SE) sur la question du mariage d’enfants au Burkina Faso.
« Ce thème qui a été choisi par les étudiants est d’actualité et cadre avec les engagements internationaux pris par le Burkina Faso en matière de protection des droits fondamentaux de l’enfant. Le pays est signataire de la Convention relative aux droits de l’enfant ratifiée par plus de 187 États dans le monde » explique aux élèves présents aux projections Bruno Sanogo, Spécialiste en Communication à UNICEF Burkina Faso.
La Convention relative aux droits de l’enfant identifie le mariage d’enfant comme une violation des droits des enfants. C’est justement ce fléau que met en lumière la série Envers et Contre Tout, un projet cinématographique mené en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, l’Union Européenne, l’UNICEF et le projet U Report.
Frédéric Kaboré, Directeur général de l’ISIS-SE, a remercié les partenaires engagés dans la réussite du projet. Il a adressé ses félicitations aux étudiants-réalisateurs qui ont saisi l’opportunité de ce projet pour réaliser leurs premiers films. Il a ensuite invité l’assistance, composée de jeunes, à regarder chacune des productions avec attention car « ces films réalisés par des jeunes parlent à tous les jeunes ».
Zama, Le poids de la tradition, Béogo, La lutte de Farida ou encore Le pacte sont les titres des films réalisés par les étudiants. Chacun des six films de la série traite d’un différent aspect du mariage d’enfant. Celui-ci prend tantôt l’aspect d’engagement familiaux à honorer, de dette à éponger, de volonté d’imposer à une mineur un homme pour son avenir sans oublier les tensions qui peuvent émerger dans les familles en raison du refus d’un parent de marier sa fille trop jeune.
Pour Rachelle Daku, réalisatrice du film Zama, « c’est un projet pensé depuis la classe de Terminal qui vient de se réaliser grâce à l’UNICEF et les autres partenaires ». « C’est mon premier film et au-delà du mariage d’enfant j’ai aussi touché l’aspect des fistules qui représentent un problème pour les femmes dans nos communautés et villages » a-t-elle souligné.
« C’est une belle expérience » renchérit Louis Zindan, un autre réalisateur du projet. Il indique que « les équipes de production sont composées d’étudiants de de l’Institut Supérieur de l’Image et du Son -Studio Ecole (ISIS-SE) ». « Un travail d’équipe sous la supervision de nos formateurs qui nous a permis de produire ces films que vous avez vu ». Louis Zindan invite les jeunes à s’inspirer du courage des principaux personnages de la série pour lutter contre le mariage d’enfant.
Être des porteurs d’un changement positif, c’est aussi le souhait de Bruno Sanogo, pour les jeunes présents lors de la diffusion de la série Envers et Contre Tout. Le Spécialiste Communication de l’UNICEF a pour cela invité les jeunes à rejoindre le projet U Report. Ils pourront ainsi faire entendre leurs voix et contribuer au changement au sein de leurs communautés.
Ebony T. Christian, envoyé spécial
