Un vaccin prometteur contre le paludisme sera testé dans trois pays d’Afrique. La campagne de vaccination du ‘Mosquirix’ démarre mardi au Malawi.
La complexité du paludisme et les résultats très peu satisfaisants des premiers vaccins contre cette pathologie n’ont jamais poussé la communauté scientifique au découragement. Bien au contraire, de nombreux groupes pharmaceutiques ont décidé d’accentuer la recherche afin de proposer des vaccins plus performants contre une maladie qui tue chaque année des milliers de personnes. Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Afrique est de très loin le continent le plus touché par le paludisme, avec 90% des 435.000 personnes tuées dans le monde en 2017 par cette maladie transmise par des moustiques.
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Face à cette maladie, les opérations de démoustication, les moustiquaires imprégnées et les prises médicamenteuses préventives ont pu donner des résultats encourageants. « A l’échelle mondiale, le nombre de décès liés au paludisme a connu une légère baisse par rapport à 2016, avec 435.000 morts en 2017 contre 451.000 l’année précédente » indique l’Organisation mondiale de la santé dans son rapport sur le paludisme 2018.
Mais l’espoir de vaincre durablement le paludisme réside dans la prévention et une prévention durable grâce à un vaccin. Le ‘Mosquirix’ ou ‘RTS,S’ est considéré à ce jour comme le vaccin le plus avancé dans la lutte contre le paludisme. Il a été développé par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline et l’ONG Path, il est l’aboutissement de plus de trente ans de travaux et d’un investissement d’un milliard de dollars. Le financement a été bouclé grâce à l’Alliance du vaccin (GAVI), le Fonds mondial de lutte contre le sida et le paludisme et l’UNICEF.
Un espoir contre le paludisme
Le ‘Mosquirix’ sera testé dans trois pays pilotes du programme vaccinal sur des enfants âgés de moins de 2 ans. En plus du Malawi qui démarre sa campagne mardi dans un centre de santé de la capitale Lilongwe, le Ghana et le Kenya suivront la semaine prochaine.
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Lors des essais préliminaires menés de 2009 à 2015, le ‘Mosquirix’ a permis de réduire de 39% le nombre d’épisodes paludiques chez les enfants de 17 mois à 5 ans. Son efficacité n’est donc que relative mais chercheurs et autorités sanitaires espèrent que – associé aux moyens de prévention tels que les moustiquaires imprégnées de répulsif – le vaccin permettra de réduire significativement le nombre de victimes du paludisme. En 2015, 114 millions de personnes au total ont été infectées par le parasite du paludisme en Afrique subsaharienne.
Les enfants âgés de moins de 5 ans représentent plus des deux tiers de ces décès. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) espère vacciner 120.000 enfants dans les trois pays pilotes d’ici à 2020. L’objectif de l’OMS est de réduire le nombre de morts de 90% en 2030 par rapport aux 429.000 enregistrées en 2015.
Ebony T. Christian