Le PDCI dénonce une dérive autoritaire du régime Ouattara
Le refus du PDCI de militer en faveur d’un parti unifié avant 2020 coûte cher aux cadres du vieux parti restés fidèles au président Henri Konan Bédié. Face aux abus de pouvoir et aux intimidations, le PDCI est sorti de sa réserve pour dénoncer la dérive autoritaire du gouvernement ivoirien.
Refusant de respecter l’accord politique qu’il avait avec le PDCI d’apporter son soutien à un candidat du vieux parti sous la bannière du RDHP en 2020, Alassane Ouattara n’a trouvé que pour seule solution d’accélérer la création d’un parti unifié. Un parti unifié sans le PDCI qui a décidé de resté fidèle à son leader là où certains cadres ont préféré suivre l’appel des dissidents regrouper au sein d’un mouvement politique appelé ‘Sur les traces d’Houphouët-Boigny’.
Ce mouvement politique crée et animé par Kobenan Kouassi Adjoumani ex porte-parole du PDCI roule bien plus pour le Rassemblement des Républicains (RDR) d’Alassane Ouattara que pour l’unité du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Une poignée de cadres du PDCI attaché aux avantages du pouvoir, aux postes dans le gouvernement et dans l’administration ont préféré trahir la vision du PDCI pour s’associer à ceux qui ont déclaré la guerre au PDCI. Mais le parti et la majorité de ses cadres restés fidèles au Sphinx de Daoukro, n’entendent pas se laisser marcher sur les pieds.
Le PDCI a condamné jeudi dans une déclaration cette chasse à l’homme initiée par le RDR et son leader Alassane Ouattara. Le dernier acte en date est la révocation du maire du Plateau Noël Akossi Bendjo. « Cette décision (de révocation) ne nous surprend pas, elle était annoncée depuis notre refus de cautionner l’inféodation du PDCI, à travers un parti supposé unifié », a indiqué le PDCI dans un communiqué. Il s’agit clairement d’une « dérive autoritaire du gouvernement » ivoirien qui n’est pas à sa première attaque contre un cadre du PDCI.
Pour mémoire, Jean-Louis Billon, ancien ministre a été suspendu de ses fonctions de président du Conseil régional du Hambol (centre) par le gouvernement. Tous ceux qui s’opposent au RHDP deviennent donc de facto ennemi d’Alassane Ouattara et de son clan politique. « Le PDCI condamne la dérive autoritaire du gouvernement qui tend à mettre en péril le droit et les libertés en Côte d’Ivoire », et lui « demande de mettre fin immédiatement aux enquêtes et aux poursuites ciblées », a déclaré le porte-parole du PDCI Narcisse Kouadio N’dri. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire va alerter les chancelleries étrangères « sur les menaces qui pèsent sur la paix et la cohésion sociale en Côte d’Ivoire ». Ces pratiques anti-démocratiques sont déjà connues du principal partenaire de la Côte d’Ivoire.
Dans son dernier rapport sur le pays, l’Union Européenne s’est inquiétée du caractère totalitaire de la gestion du pouvoir d’Etat par le clan Ouattara. A seulement deux mois des élections locales et à deux ans de la présidentielle, le climat politique n’est pas de nature à rassurer l’UE. Alassane Ouattara qui veut maintenir sa formation politique au pouvoir par tous les stratagèmes ne semble pas disposé à promouvoir le dialogue.
Ebony T. Christian