Le dirigeant de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs (CNEC), le premier syndicat des professeurs d’universités publiques de Côte d’Ivoire a été écroué. Johnson Zamina Kouassi est depuis lundi en détention pour troubles à l’ordre public.
« Le camarade Johnson Zamina Kouassi, secrétaire général et porte-parole de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs (CNEC), a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) pour troubles à l’ordre public et politique, séquestration, flagrant délit, injures » souligne Théodore Gnagna Zadi, président de la plateforme qui regroupe une cinquantaine de syndicats de fonctionnaires. Sa réaction intervient après la confirmation du transfert du secrétaire général et porte-parole de la CNEC vers la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA).
Lundi, quatre enseignants dont Johnson Zamina Kouassi ont été « révoqués » par le conseil de discipline de l’université pour des « violences » perpétrées à la présidence de l’université. Sept autres professeurs ont été suspendus de toute activité académique pour « six à douze mois ».
La CNEC a annoncé, il y a plus d’une semaine, « un an de grève » à l’Université d’Abidjan, pour exiger l’annulation des sanctions disciplinaires. Ces grèves, qui touchent également les enseignants des écoles primaires et secondaires, paralysent tout le système éducatif du pays.
Pour Théodore Gnagna Zadi, meneur d’un important mouvement de grève de la fonction publique ivoirienne en 2017, « cette arrestation abusive suspend une trêve sociale » signée en août 2017 entre le gouvernement et les syndicats. « Nous allons nous mobiliser pour faire face à cette situation qui bafoue les libertés syndicales », a aussi indiqué M. Zadi.
Johnson Zamina Kouassi était détenu dans l’après-midi de lundi dans la cellule du parquet d’Abidjan assisté par Me Bogua David. Le procureur qui s’est entretenu avec lui en à peine 5 minutes lui a signifié des charges de flagrant délit, l’informant dans la foulée qu’il est placé sous mandat de dépôt. Les collègues de l’enseignant ont été interdits d’entrér dans l’enceinte du palais de justice pour lui témoigner leur solidarité malgré leur forte mobilisation. Pour les enseignants et autres fonctionnaires de Côte d’Ivoire, le mouvement de grève va se durcir.
« Ce n’est pas le droit qui est lu ici pour la simple raison que celui qui est détenu avec moi ici et qui va en prison avec moi, la CNEC ne le connait pas, il n’a jamais été sur un terrain syndical pour lutter pour quoi que ce soit mais hier (lundi) il a été arrêté dans un bureau et on lui inflige aujourd’hui un flagrant délit » s’étonne Johnson Zamina Kouassi avant son départ pour la MACA.
Pour le leader syndical, les dés étaient déjà pipés et son arrestation sonne le début d’une grève illimitée qui va durer tant que les conditions de vie et de travail pour lesquelles les enseignants sont entrés en grève ne sont pas améliorées.
A l’Université, les enseignants demandent une amélioration du plateau technique notamment un meilleur équipement des laboratoires, plus de salles de classes, de chaises, tableaux et tables dans les amphithéâtres, l’accès au wifi pour les cours à distance. A cela s’ajoute l’appel au respect du nouveau salaire, du nouveau taux horaire pour les prestations universitaires et les nouvelles primes de recherche.
Ebony T. Christian
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