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L’économie ivoirienne peut mieux tirer parti de l’urbanisation

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Dans son évaluation semestrielle publiée jeudi et consulté par Eburnie Today, la Banque Mondiale estime que la Côte d’Ivoire peut et doit pouvoir tirer profit de son excellent processus d’urbanisation.

La Côte d’Ivoire affiche un taux de croissance de 7,4% en 2018, preuve que le pays a l’une des économies les « plus dynamique de la planète ». Cependant, les autorités doivent améliorer la « mobilité urbaine » pour tirer parti de l’urbanisation rapide de la Côte d’Ivoire préconise la Banque Mondiale.

« Après sept années d’expansion économique galopante, la croissance du PIB ralentit progressivement (de 8,8% en 2015 à environ 7,4% en 2018). Toutefois, l’économie ivoirienne demeure l’une des plus dynamiques de la planète ».

La Banque revient sur deux problèmes récurrents de l’économie ivoirienne qu’elle avait déjà soulignée dans des rapports précédents. Il s’agit de la mauvaise répartition des fruits de la croissance et la faible productivité.

« Une croissance plus inclusive est essentielle pour assurer la stabilité sociale et politique mais également pour maintenir la forte croissance de l’économie », avertit l’institution qui déplore que « près de 46% des Ivoiriens vivaient encore dans la pauvreté avec moins de 750 FCFA par jour en 2015 ».

Quant à la productivité des travailleurs ivoiriens, elle « plafonne à son niveau de 1995 et est inférieure d’environ 20% à 30% à celle observée dans les pays émergents » notamment en Asie de l’Est « où les gains de productivité ont été le principal moteur de la croissance lors des dernières décennies ».

Le taux de croissance de la Côte d’Ivoire « devrait converger autour de 7% dans les prochaines années » note la banque qui s’inquiète tout de même des « incertitudes liées à la prochaine élection présidentielle ». Cette remarque sur le processus électorale est sans doute liée aux élections locales fin 2018 qui se sont mal passées avec des fraudes et violences. La Banque Mondiale (BM) fait remarquer que les perspectives économiques demeurent favorables en Côte d’Ivoire mais pour « générer une croissance de meilleure qualité et mieux partagée, la Côte d’Ivoire peut compter sur un allié de poids : l’urbanisation ».

En effet, la moitié de la population ivoirienne vit en ville, et ce sera les deux tiers d’ici 2050, selon les projections. Abidjan compte 5 millions d’habitants sur une population estimée à 25 millions mais produit 80% du revenu national.

« Une amélioration de la mobilité à Abidjan de l’ordre de 20% pourrait accroître la croissance économique du pays d’au moins 1% », estime la Banque Mondiale. Et concernant les projets de mobilité urbaine dans le grand Abidjan, « les autorités ont commencé à agir » avec l’annonce de la construction d’un métro et la réalisation d’un pont reliant Yopougon au reste de la capitale économique. La Banque propose aux autorités ivoiriennes de mettre en place une « stratégie plus ambitieuse » en s’appuyant davantage sur le transport par bateau (développement du transport lagunaire) et sur l’utilisation des nouvelles technologies.

Ab Bakary

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