Contrairement au collège d’avocat de la défense de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, les avocats commis par l’Etat de Côte d’Ivoire souhaitent que le procès des deux hommes aille jusqu’à son terme. Ils sont convaincus de la responsabilité de l’ancien président ivoirien et de son ministre de la jeunesse dans la crise post-électorale de 2010-2011.
La défense de Laurent Gbagbo ainsi que celle de Charles Blé Goudé ont demandé en octobre aux juges de la Cour Pénale Internationale (CPI) de prononcer un non-lieu total dans le procès de leurs clients en détention à La Haye. Cette semaine, les deux équipes se sont relayées pour démontrer que le dossier du procureur était vide et basé sur des suppositions, des rumeurs et des preuves fabriquées de toute pièce.
Depuis le début du procès, le bureau du procureur n’a pu démontrer l’existence d’un plan commun ou un lien quelconque entre les crimes commis et le président Laurent Gbagbo. Bien au contraire, les témoins à charge ont dédouané l’ancien président ivoirien soutient la défense. Les éléments de l’accusation sont insuffisants pour prouver les charges au-delà de tout doute raisonnable, malgré l’appel à 82 témoins, la présentation de milliers de documents et des centaines d’heures de vidéos.
Pour le bureau du procureur, la crise en Côte d’Ivoire était née du refus de M. Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle. Une ligne que rejette les avocats de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé qui estiment au contraire que le seul plan qui existait visait à imposer Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire en usant du soutien des rebelles dirigés par Guillaume Soro. Ces derniers ont agressé l’armée ivoirienne et l’Etat de Côte d’Ivoire depuis 2002. Laurent Gbagbo est la victime et non le bourreau d’où la requête des avocats de la défense de mettre un terme au procès et de libérer leurs clients.
Les avocats de l’Etat ivoirien n’entendent pas les choses de cette oreille. Ils souhaitent que le procès le Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI) aille à son terme, afin de pouvoir entendre les victimes de la crise post-électorale de 2010-2011.
« Si le procès s’arrête, les victimes n’auront pas le droit de poser des questions aux témoins de la défense. On parle d’un crime contre l’Humanité » indique Me Jean-Pierre Mignard.
Pour les avocats de l’Etat Ivoirien, la CPI doit aller jusqu’au bout, et quelle que soit sa décision, il y aura in fine un respect scrupuleux du droit et elle évitera toutes critiques et/ou contestations.
« On est dans un stratagème, une forme de défausse. Dans l’intérêt de la justice, de la Côte d’Ivoire et le respect des victimes et pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté ou de contestation il est nécessaire que tout le monde soit entendu », avance Jean-Paul Benoît, avocat de l’Etat Ivoirien.
Les audiences sur la demande d’acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé se sont achevées jeudi. La décision de poursuivre ou non le procès revient aux juges. Leur décision qui est très attendue en Côte d’Ivoire peut prendre plusieurs mois.
SUY Kahofi
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