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Les épis de maïs sont au vert avec la FEMACI

La Fédération des maïsiculteurs de Côte d’Ivoire (FEMACI) sous l’impulsion de son président N’Zi Kouassi Eugène est en train de repositionner le maïs comme valeur agricole sûre. La FEMACI sème les graines de l’espoir et de l’union car c’est seulement à cette condition que la filière sera plus forte.

Depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire en 1960 jusqu’à ce jour, la filière maïs a connu une avancée notable. Le maïs qui hier était considéré comme une culture marginale laissée aux assolements est aujourd’hui une denrée agricole marchande voir industrielle. D’ailleurs, les chiffres le montrent, la production est en forte hausse. De moins de 650.000 tonnes/an il y a quelques années, la Côte d’Ivoire produit aujourd’hui entre 800 et 900 mille tonne/an. La superficie dédiée à la culture du maïs s’est aussi élargie passant de 350 mille hectares à plus de 650 mille aujourd’hui.

« Ces chiffres sont certes satisfaisant mais la FEMACI entend faire pousser le maïs sur 800 mille hectares lors de son exercice 2017-2020 » indique N’Zi Kouassi Eugène le président de la Fédération des maïsiculteurs de Côte d’Ivoire (FEMACI).

Cette ambition pourra permettre à la Côte d’Ivoire de devenir très vite un bastion de la production du maïs en Afrique de l’ouest.

Les priorités de la filière pour sa croissance

Pour arriver à se positionner comme une filière agricole importante au plan national, la FEMACI s’est donnée plusieurs objectifs dont le premier est l’organisation des producteurs. Dans chaque région, département ou localité où le maïs compte des adeptes, l’idée première est de les regrouper en union locale afin qu’ils puissent œuvrer main dans la main à l’amélioration de leur cadre de production et de vie. C’est seulement sur cette base que les autres objectifs seront atteints. Il s’agit de l’organisation de la production et surtout sa mise en marché structuré et groupé afin que les producteurs puissent vivre du fruit de leur labeur.

Le progrès de la maïsiculture en Côte d’Ivoire étant basé sur l’union des producteurs, la FEMACI a réussi à mettre sur pied 15 unions régionales formellement constituées conformément aux actes uniformes de l’OHADA. Les valeurs d’unité pour le bien-être de la filière prôné par la FEMACI ont pu convaincre un nombre important de producteurs. Ils sont donc 25.872 producteurs répartis dans 802 organisation de base à revendiquer leur appartenance à la fédération. Sur ce nombre total de producteurs, les femmes occupent une place de choix d’où l’ambition de la FEMACI de mieux les accompagner en revalorisant leur activité.

Industrialiser la filière

A l’image des principales céréales, les besoins du marché pour le maïs sont bien plus élevés que la production disponible et cela est aussi valable pour la Côte d’Ivoire. La production doit donc croitre pour couvrir les besoins au plan national et pousser la filière vers son industrialisation car les débouchés du maïs sont importants.

« Pour que nous ayons une industrie forte dans ce domaine, il est bien évident qu’il faille disposer de la matière première en quantité et en qualité en toute période » souligne N’Zi Kouassi Eugène, président de la FEMACI.

Faire grimper les chiffres de la production nationale suppose plus de terre dédiée au maïs.

C’est la raison pour laquelle la fédération veut emblaver 47.000 hectares pour son exercice en cours. Vu la taille des jachères disponibles sur toute l’étendue de territoire nationale, la Côte d’Ivoire peut aisément se donner pour objectif de consacrer 1 million d’hectare, voir plus, au maïs ! Dans ce schéma, la FEMACI mise sur des exploitations familiales hautement productives et non pas sur des multinationales. Voici une manière très claire pour la fédération de s’opposer à toute stratégie d’accaparement des terres, de transformation du paysan en ouvrier agricole et surtout d’introduction des OGM dans la filière maïs ivoirienne.

Répondre aux besoins des producteurs

Bien que la filière maïs s’organise de plus en plus, les producteurs à la base font face à des besoins qu’ils n’ont pas manqué de faire remonter aux instances dirigeantes de la faitière. Le premier besoin est l’accès aux semences de qualité. Il s’agit d’un point important à traiter car selon la FAO, 40% du succès d’une campagne agricole repose sur la qualité des semences. Au-delà des semences, les besoins en techniques agricoles, en engrais et en herbicides sont à couvrir. Les intrants de qualité étant hors de portée de nombreux producteurs, ces derniers appellent la FEMACI à leur apporter un soutien plus important afin que les prix soient revus à la baisse. Il le faut, car le processus de transformation de la maïsiculture en Côte d’Ivoire repose sur les producteurs. Leur engagement total sera un soutien de poids au projet d’internalisation de la filière car le maïs transformé offre une valeur ajoutée non négligeable aux producteurs mais aussi au pays.

Avec le maïs, rien ne se perd, tout se transforme de la racine aux feuilles ! Le maïs offre 600 dérivés les uns plus importants que les autres. A titre d’exemple, cette denrée agricole est l’aliment de base de plusieurs ethnies et peuplades d’Afrique de l’ouest. Le maïs couvre 65% des besoins nutritionnels des foyers d’élevage aussi bien pour les bovins, les volailles et la pisciculture. Le maïs entre dans la production des détergents, de la peinture et du plastique biodégradable. La farine de maïs peut concurrencer aisément le blé dans le secteur de la boulangerie et des unités décentralisées pourront produire du sirop, de l’huile et du beurre à partir du maïs. Quant aux déchets organiques après récolte, ils auront pour destination finale les cuves de biomasse pour la production d’électricité.

Les acteurs de la maïsiculture restent convaincus que la Côte d’Ivoire offre toutes les commodités pour une saine croissance de la filière maïs. Des terres cultivables, des cours d’eau qui irriguent le pays du nord au sud, un réseau routier et de communication en constante amélioration, le climat des affaires compétitif et ouvert…voici autant d’atouts qui peuvent faciliter l’implantation d’unités de transformation ou de fermes-usines financées et gérées par les coopératives elles-mêmes.

SUY Kahofi

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