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Les femmes largement absentes de la vie politique (rapport)

L’ONU Femmes à travers son Bureau régional pour l’Afrique de l’ouest et du centre a publié officiellement ce 10 février 2022 un rapport relatif à la participation politique des femmes. Sous le titre « Promouvoir la participation politique des femmes : des quotas à la parité », ce rapport met en lumière la sous représentativité des femmes dans la sphère politique et celle des prises de décision dans les pays d’Afrique de l’ouest et du centre.

Quarante ans après l’entrée en vigueur de la CEDAW, Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW pour son acronyme anglais), la participation politique des femmes reste un défi dans le monde entier. Les femmes font face à des obstacles structurels et culturels pour participer à la vie politique.

La résolution 66/130 de l’Assemblée générale des Nations Unies de décembre 2011 a souligné que « dans toutes les régions du monde, les femmes continuent d’être largement exclues de la sphère politique, souvent en raison de lois, de pratiques, d’attitudes et de stéréotypes sexistes discriminatoires… ».

Si la représentation des femmes dans les parlements a augmenté de 11 % en 1995 à 25 % en 2021 – ce qui est une réussite – il existe encore plusieurs pays où les femmes représentent moins de 5 % des parlementaires. Dans le monde, en 1995, aucun parlement n’avait atteint la parité homme-femme. En 2021, les chambres basses ou uniques des parlements de quatre pays compteront au moins 50 pour cent de femmes parmi leurs parlementaires.

Parmi les 20 parlements dont la représentation des femmes est supérieure à 40 pour cent, cinq sont africains. Il est bien connu que c’est le Rwanda qui a fait les plus grands progrès avec 61 % de femmes au Parlement. De nombreux pays africains développent en effet activement des mesures visant à assurer une meilleure participation politique des femmes.

Pourtant, malgré les progrès récents en termes d’augmentation de la représentation des femmes aux postes de direction des parlements, les femmes sont encore loin d’une représentation égale en politique et dans les organes de décision politique.

Les données spécifiques des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre consolidées par ONU Femmes montrent que, bien que la représentation politique des femmes ait fait quelques progrès, la région est en retard par rapport à l’ensemble des pays africains. Les femmes sont presque absentes des entités décentralisées de gestion locale et n’occupent que deux pour cent des postes électifs.

Ce n’est qu’au Sénégal (Saham El Wardini), en Sierra Leone (Yvonne Aki-Sawyerr) et au Cameroun (Omambele Bindzi Clementine) que les femmes occupent des postes de maire dans leurs capitales respectives.

Les femmes sont représentées dans les organes directeurs des partis politiques dans cinq pays : Sénégal, Burkina Faso, Cap-Vert, Ghana et Liberia. Au Liberia, Howard Taylor est la vice-présidente du pays, ce qui en fait la seule femme vice-présidente dans la zone de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il y a un manque de femmes dans les gouvernements : seules 91 femmes ont été nommées ministres dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre contre 475 hommes.

Les quelques femmes nommées dans ces pays occupent des portefeuilles plus traditionnellement attribués aux femmes sans grande nouveauté. Les organes de gestion électorale ne sont pas en reste. Seule Cinquante-quatre femmes ont été appelées à siéger dans une commission électorale.

Bien que les femmes représentent la moitié de la population des pays de de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, elles ne sont pas proportionnellement impliquées dans les prises de décision politique. Cela ne viole pas seulement le principe démocratique de la participation égale et inclusive de tous les citoyens, mais signifie également que les opinions et les intérêts des femmes ne sont pas pris en compte dans les politiques gouvernementales.

En plus de ces facteurs plus sociaux, les réglementations juridiques et financières excluent souvent les femmes d’une participation politique égale. Ces réglementations peuvent se trouver dans les statuts des partis politiques ou dans les systèmes électoraux et les lois électorales. Les raisons de cette situation sont multiples.

Les stéréotypes sexistes, la culture, les coutumes et les traditions sont autant de raisons potentielles. A cela s’ajoute l’intimidation de plus en plus fréquente des femmes politiquement actives. La participation politique des femmes est un test décisif pour la démocratie et une condition sine qua non de l’égalité réelle.

Suy Kahofi source ONU Femmes

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