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Les inondations font plus de 200 morts en Afrique subsaharienne

De rares et importantes inondations touchent les pays africains du Sénégal au Soudan en passant par le Niger. Ces inondations, provoquées par des pluies diluviennes, ont déjà fait plus de 200 morts.

Pour de nombreuses ONG, le nombre de décès lié à ces inondations serait bien plus élevé et il faudra attendre la décrue pour réellement évaluer la situation. Pour le moment, la pluie qui tombe sans interruption affecte plus d’un million de personnes notamment dans la bande sahélo-sahélienne [du Sénégal au Soudan]. « On a dénombré 760.000 personnes affectées par les inondations avec officiellement plus de 110 morts et les pluies ne sont pas terminées » a précisé Julie Belanger, la responsable du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, basé à Dakar. A ces chiffres s’ajoutent ceux du Soudan, où 103 personnes sont mortes, selon la défense civile soudanaise, alors que 550.000 personnes sont affectées, selon l’OCHA à Khartoum.

A travers un communiqué dont Eburnie Today a eu copie, le bureau onusien relève que « parmi les provinces les plus touchées figurent Khartoum et Darfour du Nord (ouest), Sannar (est) qui regroupent 43% des personnes touchées. […] L’intensité des pluies diluviennes qui se sont abattues au cours de la semaine passée a provoqué davantage d’inondations, de déplacés et de décès ».

Au moins treize personnes sont mortes et 19 ont été blessées dans des inondations provoquées par des pluies diluviennes depuis août au Burkina Faso, qui a décrété l’état de catastrophe naturelle. Les victimes sont mortes par noyade ou dans l’effondrement d’habitations souvent précaires, dans ce pays sahélien où 40% des 20 millions d’habitants vivent en-dessous du seuil de pauvreté.

Pour Julie Belanger « on peut s’attendre à une année exceptionnelle qui dépassera les chiffres de 2019 », un motif d’inquiétude supplémentaire qui pourrait pousser l’ONU à puiser dans le Fonds central des Nations unies pour la réponse aux urgences (FCIU). Si les inondations deviennent plus sérieuses et touchent encore plus de pays au-delà des 11 actuellement [et durement touché], ces fonds pourraient être indispensables pour faire face aux inondations. Pour mémoire, le FCIU a débloqué 29 millions de dollars pour les pays touchés par les inondations en 2019. Durant cette année, les montées d’eau avaient affecté 1,1 million de personnes dans ces onze pays africains (hors Soudan).

Absence de système d’évacuation

Dans plusieurs pays touchés par les inondations durant ce mois de septembre, les pluies sont un phénomène météorologique assez rare. La pluviométrie annuelle moyenne au Niger est comprise entre 250 et 700 mm. Le Tchad est désertique dans le nord, alors qu’il devient semi-désertique dans le centre, et tropical avec une saison des pluies dans le sud. Par conséquent, les pluies, inférieures à 50 millimètres par an dans le nord, atteignent 200 mm au centre, et dépassent 1 000 mm dans la partie méridionale.

Certaines zones touchées par inondations sont coupées du reste du pays (photo CC)

Quant au Soudan, la moyenne des précipitations annuelles atteints 135 mm. Dans ces pays où les pluies sont rares, les systèmes d’évacuation d’eau sont des inexistants ou des reliques de l’époque coloniale. Les caniveaux sont absents et même justifiés par certains officiels par l’absence de pluie. Le manque d’infrastructures de drainage et d’évacuation accentue l’effet des inondations, favorisant les maladies liées à l’eau comme le choléra, le paludisme et la dengue.

Pour faire face aux conséquences des pluies torrentielles tombées au cours des derniers jours plusieurs pays ont déclenché des plans de réponse ORSEC (organisation de secours) au Niger, en Mauritanie et au Sénégal. Le Sénégal ou les intempéries ont fait six morts touchant principalement la banlieue de la capitale, Dakar. Les sinistrés sont en colère et fustigent l’inaction des autorités. Au Niger où 71 personnes sont mortes et 350.000 personnes affectées, le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini a lancé un appel « pour un appui » à son pays lors d’une réunion à Niamey avec les ONG internationale et diplomates étrangers. Le Niger aurait besoin de près de 10 millions de dollars pour gérer les inondations.

La rédaction

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