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Les leaders de l’opposition malienne libérés dans un contexte d’agitation socio-politique

Les autorités maliennes ont libéré une vingtaine de leaders de protestation qui étaient détenus pour avoir demandé la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, ont indiqué leurs avocats.

Les militants ont été arrêtés la semaine dernière, après trois jours de violents affrontements dans la capitale, Bamako, entre les manifestants et les forces de sécurité qui ont fait au moins 11 morts. L’ONU et l’Union africaine ont été parmi les nombreuses organisations qui ont demandé la libération des dirigeants de la manifestation. La situation reste tendue dans la capitale malienne où des informations diffusées sur les réseaux sociaux et des sites d’information en ligne faisaient état d’une reprise des tirs lundi. Le président Keïta est soumis à une pression croissante pour qu’il démissionne en raison des élections contestées au Mali et de son incapacité à enrayer la violence perpétrée par des milices.

L’opposition malienne demande le départ d’IBK

Les leaders de l’opposition au Mali ont demandé la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, après avoir rejeté les concessions destinées à apaiser les troubles croissants dans la capitale Bamako où au moins une dizaine de personnes ont été tuées lors des manifestations vendredi et samedi. Les protestations ont incité le président du Mali à dissoudre le Conseil Constitutionnel qui est au centre de la controverse après que l’institution a annulé les résultats provisoires des élections en mars. Mais une coalition de dirigeants de l’opposition a rejeté sa proposition peu après cette décision visant à apaiser la foule.

Nouhoum Togo, un porte-parole du groupe M5-RFP de leaders religieux et politiques qui a organisé les récentes manifestations, a déclaré : « nous n’allons pas accepter ces absurdités ». « Nous exigeons sa démission, purement et simplement », a-t-il déclaré. Les opposants sont mécontents de la manière dont le président Keïta a géré le conflit djihadiste qui dure depuis longtemps au Mali, la crise économique et les élections contestées. L’imam conservateur Mahmoud Dicko est à la tête de la nouvelle coalition d’opposition. Il a insisté sur la poursuite des réformes après avoir rejeté les concessions faites précédemment par le président, notamment la formation d’un gouvernement d’union.

Dimanche, M. Dicko a appelé au calme et a déclaré qu’il prononcerait un discours télévisé plus tard dans la journée. « Calmez-vous, s’il vous plaît ! Calmez-vous », a-t-il déclaré à la foule en colère. « Nous pouvons obtenir ce que nous voulons avec de la patience et une bonne conduite ». La capitale du Mali est la proie depuis vendredi de ses plus graves troubles depuis des années. Les violences ont fait au moins 11 morts et 124 blessés selon certaines sources hospitalières.

Qu’a proposé le président malien ?

Alors que les manifestations faisaient rage samedi, le président a prononcé un discours télévisé dans la soirée qu’il allait dissoudre la Cour constitutionnelle. « Cette dissolution de facto de la cour nous permettra … de demander aux autorités compétentes de nommer de nouveaux membres afin que la cour réformée puisse nous aider rapidement à trouver des solutions aux litiges nés des élections législatives », a-t-il indiqué.

Le président Keïta a également suggéré qu’il pourrait accepter de réorganiser certaines des élections législatives contestées, ce qui est l’une des demandes des protestataires. C’est ce qu’a recommandé le mois dernier la CEDEAO. S’exprimant plus tôt samedi, le Premier ministre Boubou Cissé a déclaré que lui et le président étaient ouverts aux pourparlers et a promis de former « très rapidement » un gouvernement inclusif.

Comment l’opposition a-t-elle réagi ?

L’offre de concessions est arrivée au moment où l’opposition a déclaré que les forces de sécurité avaient arrêté deux des leaders de la protestation, Choguel Kokala Maïga et Mountaga Tall. Un autre leader de la protestation, Issa Kaou Djim, a été arrêté vendredi. Les forces de sécurité sont également « venues et ont attaqué et saccagé notre quartier général », a déclaré le porte-parole de la coalition de l’opposition, Nouhoum Togo. Le leader d’un des partis de la coalition d’opposition, Yeah Samaké, a déclaré qu’il avait rejeté l’offre de concessions du président Keïta et qu’il voulait toujours qu’il quitte le pouvoir.

Les manifestations qui secouent la capitale malienne sont les troisièmes depuis le mois de juin. Les protestations ont commencé après que la coalition de l’opposition ait rejeté les concessions antérieures du président Keïta destinées à mettre fin à une impasse politique concernant l’élection législative contestée de mars.

Anderson Diédri

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