La première édition de l’exercice Grand African NEMO a eu lieu du 3 au 10 novembre 2018 dans le golfe de Guinée. Il s’agit d’une opération visant à renforcer les capacités des marines d’Afrique de l’ouest et du centre.
Le golfe de Guinée, partie de l’océan atlantique sud que se partage des pays allant de la Côte d’Ivoire à l’Angola, reste une zone maritime très sensible. La région maritime est considérée comme l’épicentre de la piraterie maritime dans le monde. En 2017, sur 16 incidents où des bateaux ont essuyé des coups de feu à travers le monde, sept y ont été recensés, selon le Bureau maritime international. La même année, 38 actes de piraterie y ont été signalés, et 19 depuis le début de l’année.
Les marines africaines peinent à lutter contre cette piraterie qui fait perdre aux différents pays des milliards de dollar de recette en raison d’autres fléaux qui gravitent autour de la piraterie. Il s’agit notamment de la contrebande, du trafic d’êtres humains, du trafic de drogue et de médicaments. Malgré la faiblesse de leurs moyens pour assurer la sécurité dans le golfe de Guinée, les marines africaines progressent a indiqué le capitaine de vaisseau Vincent Sébastien.
Le commandant du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral – un navire de guerre de la marine française – souligne qu’il « y a une réelle progression en matière d’interaction tactique » en mer. Il s’est exprimé au terme du Grand African NEMO 2018, un exercice réunissant 14 pays du golfe de Guinée et sept pays partenaires, dont les Etats-Unis, le Portugal, le Brésil et l’Espagne, ainsi que l’Union européenne.
L’exercice mené dans le cadre du processus de Yaoundé signé en 2013 vise à renforcer la coopération entre les marines d’Afrique de l’ouest et centrale et à appuyer ces marines dans leur volonté d’autonomie en matière de sécurisation de leurs approches maritimes. « Le bilan est extrêmement positif rien qu’en termes de participation », a noté le capitaine du Mistral, soulignant également « la parfaite coopération » entre les différents centres de sécurité maritime dans la région.
Des exercices similaires mais de moindre ampleur, baptisés African NEMO, sont déjà menés 5 à 6 fois par an dans la zone. En juin 2013, lors d’un sommet dans la capitale camerounaise, les pays de la région ont décidé de coopérer dans la lutte contre la piraterie, la pêche et les trafics illicites. Pour renforcer leurs capacités d’intervention ils reçoivent l’aide de pays partenaires.
Ebony T. Christian
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