Les planteurs congolais à l’industrie du palmier à huile ivoirienne
En marge de leur expédition en Côte d’Ivoire, les planteurs congolais se sont rendus entre autres dans certaines plantations de palmier à huile, l’une des activités que regorge le secteur agricole ivoirien.
La visite a débuté tôt le matin du mardi dernier à Adonkoi, une localité située à une vingtaine de kilomètres d’Abidjan. Sur ce lieu couvert par une verdure remarquable, on peut apercevoir des palmiers dominer toute la végétation qui y pousse. Cette plantation des palmiers, c’est la propriété de Palmafrique, l’un des géants de l’industrie du palmier à huile ivoirienne.
« L’entreprise existe depuis 1997 juste après la privatisation de Palmindustrie, société autrefois gérée par l’Etat ivoirien. Nous en avons acquis une grande part des actifs et donc aujourd’hui nous exploitons jusqu’à 8400 hectares de plantations réparties sur 3 sites », explique Adou Théophile, le directeur agricole de Palmafrique dans une salle de conférence où la société a accueilli les planteurs congolais en visite.
Sur l’un de ces sites, pas loin du siège de Palmafrique, on peut voir des pépinières en pleine croissance. Elles sont entretenues par certains planteurs indépendants. « Ces planteurs individuels, en retour, bénéficient de l’encadrement de l’entreprise qui les équipe en matériel suffisant pour accroître la production mais aussi elle leur offre d’autres avantages sociaux notamment grâce aux associations telles que des coopératives », explique Léon, responsable du département de production d’huile de palme au sein de GBE Agri en Côte d’Ivoire.
De la plantation à l’huilerie
Si Palmafrique exploite une aussi importante surface pour ses plantations de palmier à huile, c’est parce que l’entreprise est à ce jour le plus grand fournisseur des régimes de palme aux grandes huileries du pays notamment celle de Yassap. Cette dernière se trouve à Dabou, une ville à une cinquantaine de kilomètres de la capitale ivoirienne.
Dans cette huilerie de Yassap où les planteurs congolais se sont également rendus le même jour, l’immensité de la concession qui abrite les installations témoigne de la quantité des régimes de palme qui y sont traités.
« L’entreprise gère jusqu’à 10.000 tonnes de régimes de palme annuellement. C’est l’une de plus grandes huileries en Côte d’Ivoire bien que le marché soit concurrentiel« , fait savoir Wilson Aniero, le directeur des productions industrielles de Yassap en précisant qu’en plus de l’huile de palme, l’entreprise produit en même temps l’huile palmiste, c’est à dire celle qui est extraite à partir du noyau.
La visite des planteurs congolais à Yassap s’est achevée par l’inspection de gigantesques machines qui exploitent les régimes de palme pour en extraire de l’huile. Une impressionnante installation mécanique que l’équipe technique de Yassap a pris soin d’expliquer aux planteurs congolais étape par étape.
« C‘est une visite importante. Ça nous permet de découvrir certains points forts par rapport à leur process. Nous allons surtout essayer d’adopter certaines de leurs méthodes qui permettent de réduire par exemple le taux de perte lors tout au long du processus d’extraction. Cela va beaucoup nous aider à accroître notre performance dans la production de l’huile de palme au Congo« , commente Dim, responsable technique au sein de GBE Agri à Binga (RDC).
L’urgence s’impose
D’après les statistiques récentes, la Côte d’Ivoire occupe la deuxième position, juste après le Nigeria, dans le classement de grands pays producteurs de l’huile de palme en Afrique avec plus de 500.000 tonnes annuellement. La RDC, quant a elle, se positionne en quatrième position, devant le Ghana, avec environ 300.000 tonnes de production par année. Les planteurs congolais savent qu’ils ont intérêt à multiplier leurs productions pour une autosuffisance alimentaire au niveau local avant tout. Une urgence qui s’impose dans la mesure où la population de la RDC devrait sensiblement augmenter dans les prochaines années d’après les projections démographiques de l’Institut national de la statistique (INS).
Soutenu par Congo Motors à travers CASE, fournisseur des tracteurs, Palmelite fournisseur des semences, Indigo et Savana qui s’occupent des produits chimiques et des équipements associés et Palmco qui fait partie des collaborateurs de Groupe Elwin Blattner (GBE Agri), ce déplacement des planteurs congolais en Côte d’Ivoire a eu pour but de découvrir les différentes techniques qui permettent à ce pays de l’Afrique de l’ouest de développer son industrie agricole.
Will Cleas Nlemvo