En Côte d’Ivoire près de 150 radios de proximité ont décidé de s’engager dans la sensibilisation contre le coronavirus. Ces radios qui sont les plus proches des populations véhiculent des messages en langues locales pour toucher le maximum d’ivoiriens.
L’expression radios de proximité dans le contexte de la Côte d’Ivoire ramène sous d’autres cieux à celle de radios communautaires. Le pays en compte un nombre très important d’où la création depuis plus de dix ans d’une faitière les réunissant. Il s’agit de l’URPCI, l’Union des radios de proximité de Côte d’Ivoire. Cette organisation qui est de loin la plus importante faitière de médias en Côte d’Ivoire avec au bas mot 150 radios – y compris les privées non-commerciales – s’illustre par sa capacité de mobilisation au niveau des initiatives sociales.
Comme hier pour le cas de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’ouest, l’URPCI a décidé, encore une fois, d’engager ses membres dans la lutte contre le coronavirus Covid-19. Sous l’initiative de son président, Karamoko Bamba, l’union a sonné la cloche de la mobilisation et cela se matérialise par plusieurs activités. La première est la rencontre des organes de l’URPCI. Le conseil d’administration, le secrétariat général et la présidence ont décidé à l’unanimité d’accompagner les initiatives gouvernementales et locales dans la lutte contre la maladie. Un communiqué reprenant les mesures de prévention contre le Covid-19 a été partagé aux radios membres via les canaux habituels de communication que sont la page Facebook de l’URPCI, les différents groupes WhatsApp et la mailing-list.
« Au-delà de ce communiqué, j’ai eu un message important pour nos radios. Je demande aux producteurs et journalistes de rester professionnels en cette période sensible » indique Karamoko Bamba le président de l’URPCI.
Et ce professionnalisme passe « par la vérification des sources avant la diffusion de l’information afin d’éviter les fake news ». « Nos radios doivent éviter de collecter des informations ici et là sur internet pour les diffuser à l’antenne. Elles doivent se fier aux sources fiables » demande le président de l’URPCI. Les sources identifiées comme crédibles sont principalement l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Conseil national de sécurité, le CICG (Centre d’Information et de Communication Gouvernementale), le ministère de la santé à l’échelle nationale et au niveau local les préfets, sous-préfets et maires. La présidence de l’URPCI multiplie également les rencontres sectorielles avec le ministère de la communication et des médias, l’UNICEF, l’UNESCO et d’autres organisations afin de mieux coordonner la sensibilisation et mieux accompagner les radios de proximité.
Le message principal de l’URPCI à ses membres en cette période de crise sanitaire est la sensibilisation et la lutte contre la prolifération des fausses informations. Et afin de favoriser un accès équitable à la bonne information, le message de prévention contre le Covid-19 est partagé sur les radios en français mais aussi et surtout en langues locales. « Des spots en langues locales sur les mesures de prévention contre le Covid-19 ont été envoyés à nos membres à travers toute la Côte d’Ivoire. Nous estimons que grâce à ce message dans les langues de nos auditeurs, les mesures de prévention seront accessibles à tous et suivi à la lettre » précise Sangaré Lassinan secrétaire permanent de l’URPCI.
En plus des spots, les producteurs des radios sont encouragés à réaliser des magazines au plan local tout en respectant eux-mêmes les mesures de prévention et de distanciation sociale. Ces programmes sur le Covid-19 sont déjà disponibles sur la plateforme et l’application mobile Radio Synergie de l’URPCI. Un outil de mutualisation des productions radios en ligne qui confirme encore une fois toute son utilité à un moment où le coronavirus impose une restriction de mouvement. Les programmes et spots ventilés par l’URPCI sont effectivement utilisés par les radios membres en témoigne Tipi Dakoury, directeur de Radio la Voix du N’zi à Dimbokro au centre de la Côte d’Ivoire.
« Ces supports de sensibilisation sont très utiles en ce moment et nous les diffusons en boucle au quotidien en plus de nos productions sur le coronavirus. Nous mettons en lumière les initiatives locales de sensibilisation à l’endroit de nos populations et qui sont accompagnés et/ou initiés par nos autorités locales ».
Pour la radio locale de Dimbokro, les productions sur le coronavirus sont composées de magazines, de micros-trottoirs et d’appels des leaders religieux et traditionnels au strict respect des mesures de prévention. L’Union des radios de proximité de Côte d’Ivoire veut également renforcer les capacités de ses membres pour mieux communiquer sur le coronavirus. Mais en raison des restrictions qui empêchent les rassemblements, les producteurs et les formateurs ne pourront pas se retrouver en salle pour une formation en présentielle.
« L’idée pour nous est de privilégier dans ce contexte les outils de formation en ligne sur les modèles de MOOC ou de capsules audio ou vidéo que nous pourrions partager avec nos membres. Des options sont à l’étude et nous espérons choisir la meilleure pour assurer la formation des quelques 150 radios engagées dans la lutte contre le coronavirus » précise Sangaré Lassinan secrétaire permanent de l’URPCI.
Ebony T. Christian
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