Politique

Lettre ouverte de 10 ONG au président Ouattara

Dix organisations de défense des droits de l’homme – ivoiriennes et internationales – ont adressé ce 08 Mai 2018 une lettre ouverte au président Alassane Ouattara. Dans cette missive, ces organisations réclament justice pour les crimes commis lors de la crise post-électorale.

La lettre ouverte est cosignée par la Fédération internationale des droits de l’homme, Human Rights Watch, la Ligue ivoirienne des droits de l’homme, le Mouvement ivoirien des droits humains et six autres organisations.

Les auteurs du courrier demandent au chef de l’Etat ivoirien de se pencher de façon plus effective sur les crimes commis pendant la période où lui et son rival Laurent Gbagbo se disputaient le contrôle du fauteuil présidentiel. Les affrontements entre les troupes fidèles aux deux hommes après le scrutin de fin 2010 ont conduit à la mort de 3.000 personnes et occasionnés d’importants dégâts matériels.

« Monsieur le président, sept ans après les graves crimes commis en Côte d’Ivoire, les victimes attendent toujours que justice leur soit rendue » peut-on lire dans la missive. Les crimes qui ont émaillé les cinq mois d’affrontements sont à imputer aux deux camps selon les investigations de la cellule spéciale d’enquête.

Voici pourquoi les ONG rappellent qu’en dépit des promesses antérieures du président Ouattara « de rendre justice en toute impartialité, les enquêtes et poursuites judiciaires sur les crimes attribués aux Forces Républicaines de Côte d’Ivoire et aux différents éléments » qui l’ont soutenu, « n’ont pas toujours bénéficié de la même diligence que celles relatives aux crimes imputés aux forces de sécurité, milices et mercenaires ayant soutenu le président Laurent Gbagbo ».

Cette réalité a poussé l’opposition ivoirienne et notamment le Front populaire ivoirien (le parti de Laurent Gbagbo) à consacrer l’expression « justice des vainqueurs ». A ce jour seul l’ex-président ivoirien et ses proches sont poursuivis.

Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont actuellement jugés par la Cour pénale internationale à La Haye pour crimes contre l’humanité et à Abidjan « le seul procès à s’être tenu jusqu’à présent (…) a été celui de Simone Gbagbo, l’ex-première dame du pays » rappellent les ONG.

Les organisations demandent donc au président ivoirien « que toutes les mesures soient prises pour permettre la tenue rapide des procès relatifs à la crise post-électorale » conclut la lettre.

A travers cette correspondance, les ONG s’inquiètent du retard dans les procédures judiciaires et de la différence du traitement par la justice ivoirienne des crimes imputés aux deux camps.

Ebony T. Christian

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